Soupçons de trafic d'influence autour du PSG: le profil des trois hommes mis en examen

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Révélée par le JDD et Le Parisien mardi soir, une nouvelle affaire extra-sportive pourrait bien éclabousser le Paris Saint-Germain. Deux anciens policiers du renseignement – dont un qui était chargé au PSG de faciliter les relations avec les supporters – et un troisième homme d’affaires ont été mis en examen ce jeudi soir à Paris. Ce, dans le cadre d’une enquête portant sur une fuite d’informations de police confidentielles dont le PSG pourrait avoir bénéficié. RMC Sport vous en dit plus sur ces trois individus.

► Sur quoi porte l’enquête ?

En juillet 2021, le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel, trafic d’influence, corruption, faux et usage de faux, aide à l’entrée et au séjour irrégulier en bande organisée, détournement de finalité d’un fichier de données, compromission du secret de la défense nationale et prise illégale d’intérêts".

Le 29 septembre 2021, le parquet ouvrira une information judiciaire des chefs d'"aide à l'entrée ou au séjour irrégulier, faux et usage de faux, corruption, trafic d'influence, détournement de la finalité d'un traitement de données à caractère personnel, complicité et recel, violation du secret professionnel, complicité et recel, accès frauduleux à un traitement de données, complicité et recel, vol, compromission du secret de La Défense nationale".

► Qui sont les trois protagonistes?

Le premier, Malik N. est un ancien policier, ayant exercé pendant près de 20 ans (de 1999 à 2018), dont 14 passés dans les services de renseignements. Il a une quarantaine d’années. En juillet 2018, celui-ci a pris la fonction de responsable des relations supporters du PSG. Un poste faisant le lien entre les fans et le club parisien, un poste qu’il a quitté récemment. Cet homme avait déjà eu maille à partir avec Beauvau en 2015.

Le deuxième est un ancien policier, collègue de Malik N. avec lequel il a travaillé à la Direction générale de la sécurité intérieure (DCRI). Travaillant depuis à la Direction de la coopération internationale de sécurité de la police nationale (DCIS), il a été mis en disponibilité l’an dernier après la vague de perquisitions qui avait touché notamment le PSG entre septembre et octobre 2021, dans le cadre d’une enquête ouverte en juillet 2021. Celui-ci n’a aucun lien avec le club de la capitale, nous assure une source proche du dossier.

Le troisième, Tayeb B., est un homme d’affaires et investisseur franco-algérien. Âgé de 41 ans, il arrive à Doha (Qatar) en 2019, avec sa femme et ses enfants. Il se serait retrouvé alors en possession de documents sensibles, des dossiers parmi lesquels des éléments relatifs à la vie privée de Nasser Al-Khelaïfi, le président du PSG. En janvier 2020, selon ses proches, il aurait été arrêté sur ordre de l’Emir. Toujours selon ces mêmes sources, le mis en cause aurait été interrogé sous la contrainte à propos de ces documents qu’il avait en sa possession.

► Que leur reproche-t-on?

De source judiciaire, les deux premiers individus ont été mis en examen des chefs d’aide à l'entrée ou au séjour irrégulier, faux et usage de faux, corruption, recel et complicité de détournement de la finalité d'un fichier, complicité et recel de violation du secret professionnel et complicité et recel d'accès frauduleux à un système de traitement de données à caractère personnel. L'un des deux anciens policiers a également été mis en examen pour vol. Ils ont tous deux été placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'exercer la fonction de policier ou des activités de sécurité privée, d’après une source proche du dossier.

Le troisième a été mis en examen des chefs d'aide à l'entrée et au séjour irrégulier, faux et usage, trafic d'influence et complicité et recel de violation du secret professionnel. Il a été placé sous contrôle judiciaire, avec obligation de cautionnement à hauteur de 100 000 euros, toujours selon cette même source.

De sources concordantes à BFMTV confirmant les informations du Parisien, la justice reproche à ces individus d’avoir, à différents niveaux, consulté et collecté des informations provenant de fichiers confidentiels au profit de plusieurs personnes et entités dont le PSG. Ces hommes sont loin d’être les seuls à avoir eu recours à cette pratique, qui durait depuis longtemps. Grâce à leurs contacts policiers, ils ont ainsi pu avoir accès à des fichiers qu’ils ont détournés contre rémunération. Ils se faisaient donc payer pour transmettre ensuite ces informations secrètes (ou non publiques). Cela pouvait concerner des informations sur des procédures judiciaires en cours, mais aussi potentiellement dans le cadre d’obtention de cartes de séjour. Ils ont été déférés puis mis en examen dans la journée de jeudi, libres car placés sous contrôle judiciaire.

Article original publié sur BFMTV.com