Soupçons de soumission chimique: la place du sénateur Guerriau "n'est plus au Sénat", affirme Larcher
"Sa place n'est plus au Sénat": le président de la chambre haute Gérard Larcher a affirmé mercredi qu'il demanderait au sénateur Joël Guerriau, soupçonné d'avoir drogué une collègue députée afin de l'agresser sexuellement, de démissionner de son mandat.
M. Larcher va rencontrer mercredi Joël Guerriau "pour lui rappeler la nécessité de se démettre de ses fonctions", a-t-il indiqué sur France Inter. Qu'il démissionne, "c'est mon souhait", a-t-il ajouté, estimant "personnellement que sa place n'est plus au Sénat".
Joël Guerriau, sénateur de Loire-Atlantique, est soupçonné d'avoir administré à son insu de l'ecstasy à sa collègue députée Sandrine Josso. Il a été mis en examen en novembre pour "administration à l'insu de (Mme Josso) d'une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes afin de commettre un viol ou une agression sexuelle", ainsi que "détention et usage de substances classées comme stupéfiants".
Prié par Gérard Larcher de se mettre "en retrait" de son mandat et absent du Palais du Luxembourg depuis lors, il avait sollicité le président du Sénat au sujet d'un possible retour dans l'hémicycle.
"Seul le Conseil constitutionnel, après une décision de justice, peut démettre un parlementaire de son mandat. J'ai écrit naturellement à la procureure de la République. Depuis onze mois, nous n'avons aucune nouvelle de l'enquête", a expliqué Gérard Larcher sur France Inter.
Ces derniers jours, de nombreux parlementaires étaient montés au créneau pour s'opposer au retour éventuel de Joël Guerriau.
"Tolérer la présence du sénateur Guerriau dans l'enceinte du Sénat serait un terrible coup porté à Madame la députée Josso ainsi qu'à toutes les victimes de soumission chimique et d'agression sexuelle", a notamment écrit le groupe écologiste dans un courrier à Gérard Larcher, son président Guillaume Gontard appelant à saisir le "Comité de déontologie parlementaire" en vue de sanctionner le sénateur.
L'ex-ministre socialiste des Droits des femmes et sénatrice Laurence Rossignol avait aussi prévenu que de "nombreux" parlementaires refuseront "de siéger avec un élu soupçonné avoir drogué une collègue".
"Ce qui est présumé est un acte insupportable, inqualifiable et je comprends l'émotion de mes collègues sénatrices et sénateurs", a affirmé Gérard Larcher mercredi.
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