Publicité

Soupçons de prise illégale d'intérêts: Dupond-Moretti affirme que sa démission n'est "pas à l'ordre du jour"

Soupçons de prise illégale d'intérêts: Dupond-Moretti affirme que sa démission n'est "pas à l'ordre du jour"

Le ministre de la Justice, conforté dans ses fonctions par Elisabeth Borne, assure que sa démission n'est "pas à l'ordre du jour".

En marge d'un déplacement à Paris consacré à la lutte contre les violences conjugales, Eric Dupond-Moretti a affirmé qu'une démission de sa fonction de ministre de la Justice n'était "pas à l'ordre du jour".

Il a été renvoyé devant la Cour de Justice de la République (CJR) ce lundi pour "prise illégale d'intérêts". Le ministre est accusé de s'être servi de sa position de ministre de la Justice pour régler ses comptes avec des magistrats auxquels il s'était opposé lorsqu'il était avocat.

"Je tiens ma légitimité du président de la République et de la Première ministre. Elle m'a réaffirmé hier toute la confiance qu'elle me portait", a mis en avant Eric Dupond-Moretti.

"Il appartiendra à la Cour de cassation de se prononcer"

"Je suis un justiciable comme un autre", s'est-il ensuite défendu. "Jamais cette mise en examen ou ce renvoi [devant la justice] n'ont entravé mon travail", a également expliqué Eric Dupond-Moretti.

La veille, ses avocats ont indiqué avoir formé un pourvoi en cassation pour dénoncer son renvoi devant la CJR.

"Aujourd'hui cet arrêt de jugement n'existe plus et il appartiendra à la Cour de cassation de se prononcer", a prévenu Me Christophe Ingrain, l'avocat du ministre de la Justice.

Ce pourvoi se justifie, selon Me Ingrain, par de "très grandes anomalies" dans la procédure. Il en veut pour preuve les "fuites dans la presse", à commencer par la perquisition du cabinet du ministre de la Justice en juillet 2021, annoncée la veille dans Le Canard enchaîné.

"La justice doit donner une image irréprochable"

"Il y a beaucoup d'anomalies et d'irrégularités qui affectent ce dossier, qui sont des nullités graves selon nous", a indiqué sur BFMTV l'avocat d'Eric Dupond-Moretti.

En attendant la décision de la justice, plusieurs élus de gauche ont estimé que le ministre devait quitter ses fonctions. "Démission", a par exemple tweeté Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris. Sur BFMTV, Marine le Pen a expliqué que le cas d'Eric Dupond-Moretti était particulier car "la justice doit donner une image irréprochable".

"Si Emmanuel Macron tient à lui, il n'a qu'à le changer de ministère", a déclaré l'ancienne candidate à la présidentielle.

L'exécutif est secoué par une autre affaire: celle d'Alexis Kohler. Le numéro deux de l'Elysée est mis en examen pour "prise illégale d'intérêts", comme l'a révélé France Info ce lundi. Pour l'instant, lui comme Eric Dupond-Moretti sont confortés dans leurs fonctions respectives.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Marine Le Pen: "Éric Dupond-Moretti est ministre de la Justice, si Emmanuel Macron tient à lui, il a qu'à le changer de ministère"