Le "soulagement" de la famille des victimes après les aveux d'un suspect 4 ans après un double meurtre
En 2019, près de Bordeaux, un couple a été assassiné au sein de son domicile par celui qui s'est avéré être un voisin. Il a été confondu 4 années plus tard grâce à une analyse ADN. L'avocat des filles des victimes fait part d'un "soulagement".
Un soulagement et des questions. En 2019, le couple Jean-Claude et Sylviane Muller a été retrouvé assassiné à son domicile d'Izon, près de Bordeaux (Gironde). Ce lundi 13 novembre, un homme a été confondu par son ADN, avant de passer aux aveux.
L'auteur présumé est finalement un voisin, qui avait même été entendu par la justice au cours de l'enquête, comme l'explique Maître Arnaud Dupin, avocat au barreau de Bordeaux et défenseur des deux filles des victimes.
"(Cette arrestation) arrivée en début de semaine était assez inattendue. Il y avait déjà eu des interpellations, des gardes à vue, des espoirs (....) Mais nous n'attendions pas d'évolution du dossier à cet instant-là".
L'homme soupçonné d'un crime "barbare" - les deux victimes ayant été poignardées et égorgées, et leurs dépouilles retrouvées par l'une des filles - n'était pas un inconnu de la famille. Ses enfants allaient à l'école avec les deux filles des victimes, il s'était rendu aux obsèques et avait même fait part de son émotion lors d'émissions télévisées en 2019.
"Il a été capable de dissimuler une vérité terrifiante", souligne Maître Arnaud Dupin avec stupéfaction.
"Les filles n'attendent qu'une seule chose: que justice soit rendue"
Quatre ans après les faits, le dossier connaît un nouvel élan. Un "soulagement" pour la famille qui n'élude pas des questions. Si le suspect avait déjà été identifié et entendu, pourquoi n'avait-il pas été confondu? Le défenseur critique des moyens sous-dimensionnés.
"Nous avons une multitude de questions (...) la justice n'a pas toujours les moyens humains ni financiers pour se lancer dans des processus. On a quand même le sentiment qu'on ne s'est pas donné les moyens de faire des choses très basiques au départ de l'enquête", s'agace l'avocat. Les deux filles ont d'ailleurs fini par engager un enquêteur privé.
Les enquêteurs avaient pourtant déployé des moyens importants, analysé des relevés téléphoniques, réalisé des prélèvements ADN, principalement dans l'entourage immédiat du couple. Le suspect, lui, n'était pas enregistré dans les bases, et était inconnu des services de police.
L'homme a avoué, mais le dossier n'est pas clos pour autant, "nous ne sommes qu'au début" de l'instruction souligne l'avocat. Les deux filles des victimes attendent que l'homme soit présenté à une cour d'assises puis condamné. "Elles n'attendent qu'une seule chose: que justice soit rendue".
Article original publié sur BFMTV.com
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