“Soulagement” au Liban après le discours du chef du Hezbollah
“La montagne a accouché d’une souris”, clame L’Orient-Le Jour, visiblement peu impressionné par le discours très attendu de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. C’était sa première apparition publique depuis les attaques du Hamas contre Israël. Le discours prononcé vendredi, “présenté comme un possible tournant dans la séquence qui a commencé le 7 octobre dernier, a presque été un non-évènement”, ajoute le quotidien libanais.
Le chef de l’organisation, classée comme terroriste par les États-Unis et le Royaume-Uni notamment, a souligné “la peur d’une escalade ou que le front libanais puisse mener à une guerre plus large” en indiquant : “c’est possible et l’ennemi doit le garder à l’esprit”. S’adressant à Israël, il a prévenu que lancer une attaque contre le Liban serait “la plus idiote des erreurs de toute votre existence”. Quant aux Américains, “votre flotte en Méditerranée ne nous effraie et ne nous effraiera jamais”, a-t-il encore affirmé.
Mais comme le remarque Times of Israel, au-delà de ces menaces sans surprise, Nasrallah n’a pas été “aussi loin” qu’imposer un ultimatum à l’État hébreu et “parfois, il a même donné l’impression de distancer le Hezbollah du conflit”.
Aussi le discours “a offert un peu de soulagement à beaucoup”, estime le New York Times. Le Moyen-Orient traverse “l’une de ses périodes les plus tendues des dernières années” et “au moins l’une des forces les plus imposantes de la région ne cherche pas à le plonger dans une plus grande violence encore”. Un peu déçu peut-être, suggère le journal, le Hamas qui aurait désiré plus de soutien de la part d’un groupe financé comme lui en partie par l’Iran.
Soulagement au Liban par exemple, note Al-Jazeera. “Beaucoup craignaient le spectre de la guerre” alors que plus de 70 personnes ont déjà été tuées chez le voisin du nord d’Israël, rappelle la chaîne qatarie. “Pour le moment, ces peurs sont apaisées” dans un pays qui “attendait avec anxiété” de connaître la position du Hezbollah. Avant le discours de vendredi après-midi, de nombreux magasins avaient fermé tôt et la circulation à Beyrouth était plus fluide que d’habitude, a constaté le média de Doha. Interrogé dans un café de la capitale, Haytham a confirmé que lui et d’autres avaient peur. En cas de guerre, “Israël pourrait larguer une bombe juste ici, là où je suis assis”, a-t-il confié à Al-Jazeera.