«On souffrira toute notre vie»: l'impact de la guerre sur la santé mentale des Ukrainiens

Certains thérapeutes n'hésitent pas à se rendre à des ateliers de thérapie corporelle, qui consiste à partager ses sentiments avant d'explorer le toucher et le mouvement en groupe. | Tima Miroshnichencko via Pexels
Certains thérapeutes n'hésitent pas à se rendre à des ateliers de thérapie corporelle, qui consiste à partager ses sentiments avant d'explorer le toucher et le mouvement en groupe. | Tima Miroshnichencko via Pexels

«Quand je me couche, je les vois; les compagnons que j'ai perdus, comment je les ai sortis de là, sans membres, comment ils sont morts dans mes bras.» C'est ce que Dmytro, un soldat ukrainien, raconte à la BBC.

Après quinze mois sur le front dans la région de Donetsk en Ukraine, Dmytro prend désormais sa santé mentale en main. Il se soigne dans un centre de repos au nord du pays. L'année dernière, environ 2.000 soldats y sont venus pour des consultations et des séances de physiothérapie. Le personnel du centre insiste: il s'agit bien d'un lieu de repos et non pas de réadaptation. La plupart d'entre eux retournent sur le front par la suite. D'après le centre, l'Ukraine essaierait au mieux d'aider ses militaires à tenir jusqu'au bout.

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«On souffrira des conséquences toute notre vie», affirme Dmytro, les yeux humides. Sa femme, Tetiana, avoue que son mari a changé, et pas seulement physiquement. Pavlo, un pilote de drone qui profite d'une pause dans le centre, admet qu'il a du mal à dormir et qu'il se sent perdu. «Parfois, on ne sait pas de quoi parler avec nos confrères, parce que nos intérêts ont changé, révèle-t-il. Je ne veux pas leur raconter tout ce que je vois. Quelque chose a changé, et s'est même cassé.»

Son rôle sur le front l'expose à un certain nombre d'horreurs que les autres ne voient pas. Il se retrouve désormais dans un no man's land psychologique. «Tous les jours sur le front, je veux rentrer chez moi. Mais lorsque je suis à la maison, j'ai ce sentiment étrange de vouloir retourner auprès de mes camarades.»

Un plan national pour la santé mentale

Le personnel du centre pense qu'il faudra jusqu'à vingt ans pour réhabiliter mentalement la population ukrainienne après la guerre. Yana Ukrayinska, qui...

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