Soudan du Sud: après le report des élections, la société civile mitigée
Au Soudan du Sud, les élections ont été repoussées de deux ans. L’annonce a été faite vendredi soir par la présidence, après un consensus trouvé entre le président Salva Kiir et ses cinq vice-présidents, tous issus de partis d’opposition. En cause, selon la présidence : l’impossibilité d’organiser un scrutin crédible et dans de bonnes conditions. Les organisations de la société civile accueillent ce nouveau report de façon mitigée.
Avec notre correspondante à Juba, Florence Miettaux
L’annonce d’un nouveau report des élections au Soudan du Sud semblait inévitable. Ter Manyang Gatwech, directeur du Centre for Peace and Advocacy, une organisation de la société civile, dit « comprendre la frustration et la méfiance ressenties par les citoyens en raison des prolongations successives sans aucun résultat crédible ».
Il considère toutefois nécessaire ce report des élections : « Prenez par exemple le problème du recensement de la population. Ce serait impossible d’avoir des élections en l’état actuel, puisque toute élection implique d’avoir un recensement à jour. Or, ce n’est pas le cas. Nous, les organisations de la société civile, nous voulons voir l’accord de paix mis en œuvre intégralement, et qu’il ne soit plus question de prolongation en 2026 ».
Pour Edmund Yakani, directeur de l'ONG CEPO, les dirigeants sud-soudanais n’ont fait que « traîner des pieds » depuis la signature de l’accord de paix en 2018.