Soudan : les contestataires appellent l'armée à rallier leur mouvement contre Omar el-Béchir

Au Soudan, le long règne d'Omar el-Bechir touche-t-il à sa fin ? Voilà 30 ans que le général, devenu président à la faveur d'un coup d’État, dirige le pays d'une main de fer. Mais son autorité est contestée en interne, et cela se traduit, depuis 4 mois, par des manifestations populaires. Au départ, ils n'étaient que quelques centaines à défiler dans les rues pour dénoncer l'augmentation du prix du pain. Depuis, la foule n'a cessé de grossir. Et les slogans appellent désormais au départ de l'homme fort de Khartoum. L'armée et la police Ce mardi, pour la 4ème journée consécutive, les manifestants étaient réunis devant le QG de l'armée, qui sert aussi de résidence au président soudanais. Certains membres des forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser les milliers de protestataires rassemblés près du QG de l'armée. Selon des témoins, des soldats ont tiré en l'air pour repousser les forces de l'ordre. Que vont faire les militaires : organiser la répression des manifestants ou, au contraire, rallier le mouvement de contestation ? Omar el Bechir va-t-il mobiliser le puissant Service national de renseignement et de sécurité (NISS), une structure qui lui est fidèle ? Par ailleurs, la police a ordonné à ses forces de ne pas "intervenir" contre la foule et appelle à un "transfert pacifique du pouvoir". Appel des ambassades occidentales Autre signe que les choses bougent : plusieurs ambassades occidentales à Khartoum ont diffusé ce mardi, un communiqué appelant les autorités soudanaises à envisager "u n plan de transition politique crédible ". " Le temps est venu pour les autorités soudanaises de répondre à ces revendications populaires d'une façon sérieuse et crédible ", ont indiqué les ambassades des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de Norvège dans un communiqué conjoint diffusé à Khartoum. Pour aller plus loin > Soudan : le général Omar el-Béchir dans son labyrinthe (Portrait) > Soudan : près de quatre mois de contestation antigouvernementale