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Le Soudan et Israël s'entendent pour normaliser leurs relations

LE SOUDAN ET ISRAËL D'ACCORD POUR NORMALISER LEURS RELATIONS

WASHINGTON (Reuters) - Le Soudan et Israël ont accepté vendredi d'entamer la normalisation de leurs relations diplomatiques au terme d'une médiation américaine.

Donald Trump, qui briguera un nouveau mandat le 3 novembre, a obtenu cet accord lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le chef du gouvernement soudanais Abdalla Hamdok et le président du Conseil de transition Abdel Fattah al Bourhan, selon des membres de l'administration américaine.

Le Soudan devient ainsi le troisième pays arabe à accepter de normaliser ses relations avec l'Etat hébreu, après les Emirats Arabes unis et Bahreïn.

Donald Trump a ouvert la voie à cet accord en annonçant lundi son intention de rayer le Soudan de la liste américaine des Etats promoteurs du terrorisme.

"Les dirigeants ont convenu de normaliser les relations entre le Soudan et Israël et de mettre fin à l'état de belligérance", disent les deux parties et les Etats-unis dans un communiqué commun.

Le processus débutera par des échanges économiques et commerciaux, en particulier dans le domaine agricole, précisent-ils. Les discussions sur l'instauration formelle de relations diplomatiques viendront plus tard, selon un membre de l'administration américaine ayant requis l'anonymat.

Dans un communiqué, Benjamin Netanyahu assure que l'accord marque le début d'une "nouvelle ère".

"COUP DE COUTEAU DANS LE DOS"

"Pensez-vous que 'Sleepy Joe' aurait pu conclure cet accord ?", a lancé Donald Trump, évoquant son adversaire démocrate Joe Biden, lors d'un entretien téléphonique avec les dirigeants des deux pays en présence de la presse. Il a en outre promis que d'autres pays viendraient s'y associer, tout comme l'Autorité palestinienne.

Wassel Abou Youssef, membre du Comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a dénoncé un "nouveau coup de couteau dans le dos". A Gaza, Faouzi Barhoum, porte-parole du Hamas, a quant lui parlé d'un pas dans la "mauvaise direction".

Les Palestiniens jugent que l'accord du 13 août entre Israël et les Emirats a ouvert la voie à une remise en question de la position des Etats membres de la Ligue arabe, qui ont fait du retrait israélien des territoires occupés et de la création d'un Etat palestinien les conditions de la normalisation de leurs relations avec Israël.

Donald Trump a annoncé lundi qu'il retirerait le Soudan de la liste noire du terrorisme après le versement des 335 millions de dollars de dommages promis. Khartoum a depuis placé les fonds sur un compte séquestre pour les victimes des attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, qui ont été revendiqués par Al Qaïda.

Peu de temps avant l'annonce de l'accord, le président des Etats-Unis avait informé le Congrès de "son intention d'annuler formellement la désignation du Soudan en tant qu'Etat promoteur du terrorisme". La Maison Blanche a qualifié cette décision de "tournant décisif" pour Khartoum, qui cherche à sortir de plusieurs décennies d'isolement.

(Matt Spetalnick et Steve Holland, version française Jean-Philippe Lefief, édité par Blandine Hénault)