Soudan du Sud: Possibles crimes de guerre de 40 officiers, selon l'Onu

Des enquêteurs de l'Onu ont dit vendredi avoir identifié plus de 40 officiers militaires de l'armée du Soudan du Sud qui pourraient être tenus responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. /Photo d'archives/REUTERS/Lucas Jackson

NAIROBI (Reuters) - Des enquêteurs de l'Onu ont dit vendredi avoir identifié plus de 40 officiers militaires de l'armée du Soudan du Sud qui pourraient être tenus responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Par le passé, les Nations unies ont abondamment décrit les atrocités commis dans le pays, qui a basculé dans un guerre civile en décembre 2013 soit deux ans après son indépendance, mais c'est la première fois qu'un rapport de l'Onu évoque les éventuels auteurs de ces crimes.

Le conflit dans le Soudan du Sud, pays riche en hydrocarbures, est né d'un différend entre le président Salva Kiir, un Dinka, et son vice-président de l'époque, Riek Machar, membre de l'ethnie Nuer. Plus de quatre millions de personnes, soit un tiers de la population, ont été déplacés du fait de violences.

Les enquêteurs de la commission des Nations unies dédiée aux droits de l'homme dans le Soudan du Sud ont précisé que le résultat de leurs travaux se fondait sur des entretiens avec des centaines de témoins, sur des images satellite et sur près de 60.000 documents remontant au début de la guerre.

Leur rapport, publié vendredi, plaide en faveur de l'établissement d'une "responsabilité individuelle de commandement pour des attaques systématiques et généralisées sur des civils" pour des hauts officiers militaires, dont huit lieutenants-généraux, et pour trois gouverneurs d'Etat.

Un porte-parole du gouvernement a dit que ce dernier était prêt à tenir pour responsable toute personne ayant perpétré des crimes.

"Le gouvernement traduira en justice toute personne coupable de crimes. Il s'agit d'un gouvernement responsable", a dit à Reuters un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

A ce stade, il n'y a eu que très peu de mises en inculpations de militaires ou de responsables gouvernementaux sud-soudanais pour des crimes contre des civils.

(Maggie Fick, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Nicolas Delame)