"Sortez-le du couloir de la mort": l'appel de la mère d'un Franco-américain condamné aux États-Unis
Joseph Jean, 50 ans, a écopé de la peine capitale en 2011 pour un double meurtre commis l'année précédente. Il a demandé la nationalité française en prison, sur le conseil de ses avocats.
Lina Jean, mère du seul Français à attendre son exécution aux États-Unis, se bat pour éviter la peine capitale à son fils. Le 9 décembre 2021, un juge a estimé que Joseph Jean, qui a également la nationalité américaine, avait un handicap mental limitant ses capacités intellectuelles, et que sa peine devait être commuée en prison à vie, selon ses avocats.
"Sortez-le du couloir de la mort", implore-t-elle aujourd'hui, depuis son domicile du Texas. "Il devrait déjà ne plus y être."
Mais la cour pénale d'appel du Texas - l'État américain qui exécute le plus - doit encore décider d'approuver ce jugement ou de faire appel. Depuis près d'un an, le Français reste donc dans le couloir de la mort, confiné 22 à 23 heures par jour dans une petite cellule d'une prison de haute sécurité.
"Il va bien" et "lit beaucoup", même s'il dit souffrir du bruit constant de la prison, assure Lina Jean, Guadeloupéenne de 79 ans. "Je lui dis de garder espoir, de ne pas abandonner."
Condamné pour un double meurtre
Condamné à plusieurs reprises pour détention de drogue et cambriolage. Joseph Jean, 50 ans, a écopé de la peine capitale en 2011 pour un double meurtre commis à Baytown, près de Houston, le 11 avril 2010.
Ce soir-là, il était entré par effraction chez son ex-petite amie. Elle était absente, mais sa fille se trouvait chez elle avec une cousine. Joseph Jean aurait tué les deux adolescentes de 16 et 17 ans avec une batte de baseball, avant de mettre le feu à l'appartement et de s'enfuir.
Aux États-Unis, une personne ayant un handicap mental restreignant ses capacités intellectuelles ne peut pas être condamnée à mort, selon une décision rendue par la Cour suprême en 2002. Ce diagnostic ne "justifie pas une exemption de sanctions pénales, mais diminue leur culpabilité personnelle", avait écrit le juge.
Les États sont cependant libres de définir les limites de la définition de ce handicap.
La nationalité française demandée en prison
Lina Jean aimerait pouvoir prouver un jour l'innocence de son fils. En attendant, elle ne cache pas son impatience à l'idée de pouvoir "le toucher, le prendre dans ses bras", une fois qu'il sera sorti du couloir de la mort. Elle compte les jours, et s'agace des délais de la justice: "Ils prennent leur temps!".
C'est en prison, et après sa condamnation à mort, que Joseph Jean avait demandé la nationalité française, sur le conseil de ses avocats. Lina Jean, née en Guadeloupe, s'était installée dans les Iles Vierges américaines au début des années 1970 avec son mari, lui aussi français. Joseph Jean y est né, obtenant ainsi la nationalité américaine.
Selon une source diplomatique française, les autorités françaises suivent la situation de Joseph Jean, et appellent que sa peine soit commuée.
Article original publié sur BFMTV.com
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