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Sophie Davant : "le Téléthon n’a jamais été larmoyant"

C’est reparti pour le Téléthon ! Vendredi 8 et samedi 9 décembre, France Télévisions ouvrira ses antennes à 30 heures de programmes avec l’objectif de dépasser les 92 740 760 euros récoltés l’année dernière. Cette 31e édition aura lieu au Pavillon Baltard avec la chanteuse Zazie comme marraine. Un événement télévisuel de nouveau piloté par Sophie Davant qui peut se réjouir de sa rentrée réussie sur France 2.

Crédit : France 2
Crédit : France 2

Comment vous préparerez-vous pour affronter ce marathon de 30 heures de programmes ?

Généralement je vais chez mon pharmacien quelques jours avant faire le plein d’huiles essentielles, de vitamines C, d’anti-viraux en prévention pour être le plus en forme possible. Sur le fond je travaille depuis un mois sur la documentation, les chiffres, les déroulés des émissions. Il s’agit d’être prête pour être convaincante et donner envie aux Français de donner au 36-37.

Justement, redoutez-vous une baisse des dons ?

On redoute toujours une baisse des dons. De l’argent en moins c’est autant de programmes de recherches financés en moins. C’est tout l’enjeu car l’accélération de la recherche rejaillit sur les traitements. Il y a des résultats concrets sur les maladies rares mais aussi sur des maladies plus répandues de la vue, de la peau, du foie, du vieillissement ou des maladies cardio-vasculaires. Ce sont des combats qui nous concernent tous.

Faut-il s’inquiéter de la baisse des audiences du Téléthon ?

On s’est rendu compte que l’audience n’était pas corrélée au montant de la collecte. Néanmoins on peut imaginer que plus il y a de téléspectateurs devant la télé, plus les dons seront importants. L’idée c’est quand même de faire une bonne émission de télévision.

Comment ne pas être larmoyant dans ce genre d’émissions ?

On n’a jamais été larmoyant. Le Téléthon c’est avant tout une fête qui permet une fois par an de braquer les projecteurs sur des maladies dont on ne parle pas beaucoup autrement. C’est à la fois une émission d’information qui montre la mobilisation des Français et une très belle émission de variétés avec de nombreux artistes et du spectacle.

Vous animez le Téléthon depuis 1997. Qu’est ce qui a changé dans la fabrication de l’émission ?

Au début on faisait vraiment 30 heures de direct. J’aimais bien cette idée de marathon et de performance. Aujourd’hui pour des raisons économiques, on est obligé d’enregistrer les émissions de la nuit par exemple. Mais on essaye de rivaliser avec des primes de TF1 grâce à la qualité de réalisation de Tristan Carné (“The Voice”, “Danse avec les stars”…).

France Télévisions vous a demandé de faire des économies sur le Téléthon ?

Le budget du Téléthon a effectivement été réduit cette année. Cela concerne surtout les dispositifs techniques. Je précise que tous les artistes et animateurs participent au Téléthon bénévolement depuis toujours.

Vous avez présenté le concert “Stars 80” samedi soir sur France 2 avec des réactions assez dures à votre encontre sur les réseaux sociaux. Comment avez vous vécu cette soirée ?

Je ne me suis pas tellement rendu compte de ce que ça rendait à l’image puisque j’étais en direct. On m’avait demandé d’être là au cas où il y aurait des problèmes techniques. Moi je me suis amusée et j’ai vécu la soirée comme un moment sympathique.

Vous n’êtes pas attentive à ce qui se dit sur les réseaux sociaux ?

J’ai du mal avec cette société du buzz et de la critique. Je me protège en restant à l’écart de tout ça même si je comprends que ça fasse partie des outils de communication d’aujourd’hui. J’essaye de faire mon métier du mieux possible en tenant compte des audiences et de la perception des gens. Mais j’ai autre chose à faire que de passer mon temps à lire des commentaires sur Internet.

Vous présentez également “Affaire conclue” (du lundi au vendredi à 16h) qui est l’émission qui marche le mieux l’après midi sur France 2. Étiez-vous convaincue dès le départ d’un concept sur la brocante ?

Ce n’est pas une émission sur la brocante mais une émission sur les objets. J’ai été convaincue dès que le producteur me l’a proposée. Dans “Affaire conclue”, on apprend des choses, on passe un bon moment et la mécanique de suspense liée aux enchères est très efficace. Je m’y sens à ma place dans la mesure où je suis curieuse et toujours ravie d’apprendre. Je m’amuse beaucoup en l’animant.

Crédit : France 2
Crédit : France 2

Les bonnes audiences sont aussi une grande satisfaction ?

Vous en connaissez beaucoup des émissions qui doublent leur case en trois mois ? On est parti de 5% de part de marché pour dépasser régulièrement les 10%, ça n’arrive pas fréquemment en télévision ! La performance est d’autant plus remarquable que nous partons de très bas puisque l’émission avant nous (“Je t’aime, etc…” présentée par Daphné Burkï) fait entre 4 et 5 % de part de marché.

Avez-vous l’impression que France 2 compte davantage sur vous qu’auparavant ?

C’est toujours amusant d’être partie d’une case qui ne marchait pas mal à 14 heures avec “Toute une histoire” à plus de 10% de part de marché et de revenir sur une case encore plus compliquée à 16h qu’on a réussi à doubler. France 2 réalise peut-être que je suis une animatrice proche des téléspectateurs.

Était-il nécessaire de féminiser l’antenne de France 2 l’après-midi ?

Je suis toujours favorable à ce que les femmes accèdent à la présentation d’émissions. Après fallait-il en mettre trois d’affilée l’après-midi (Faustine Bollaert, Daphné Burkï, Sophie Davant), c’est autre question… Mais je ne suis pas directrice des programmes.

Thomas Joubert.