Sophie Binet charge Marc Ferracci « ministre des licenciements », face aux fermetures chez Auchan et Michelin
Plusieurs fermetures de sites d’entreprises françaises ont été annoncées ces dernières semaines, notamment chez Michelin et Auchan.
ÉCONOMIE - La numéro 1 d’un des plus gros syndicats de France n’a pas caché sa colère. Alors que plusieurs plans de licenciements et de fermetures d’usines ont été annoncés, comme chez Auchan, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT a interpellé le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci sur sa gestion de ces plans sociaux en cascade.
Chez Michelin, la colère contre ceux qui ont « loupé le virage » de l’industrie automobile française
Interrogée par La Tribune dans un entretien paru samedi 9 novembre au soir, Sophie Binet est montée au créneau : « Le ministre installe l’idée qu’il n’y a plus lieu de se battre : “prenez le chèque et taisez-vous“. Visiblement, il n’a pas compris son rôle : il n’est pas ministre des licenciements, mais de l’industrie ! », a-t-elle lancé.
« Les travailleurs ne se battent pas pour avoir des indemnités et partir, ils se battent pour défendre leur emploi. Il n’y a pas pire violence sociale que le chômage. Imaginez quand vous travaillez dans une usine depuis vingt, trente, quarante ans et qu’en dix minutes, comme à Michelin, vous apprenez sa fermeture ! », a-t-elle ajouté.
Le vendredi 8 novembre, Marc Ferracci s’était rendu sur le site Michelin de Cholet, après l’annonce par le groupe de sa fermeture. Mais accueilli par des salariés en colère et copieusement hué, le ministre de l’Industrie avait finalement quitté les lieux après quelques minutes seulement. Samedi 9 novembre, il a mis en garde contre de nouvelles fermetures d’usine à venir. Ces dernières affecteront « des milliers d’emplois », a-t-il indiqué sur France Inter. Pas franchement de quoi rassurer la CGT.
Inquiétudes autour de l’emploi
Auprès de La Tribune, Sophie Binet a averti « d’une violente saignée industrielle ». « « On estime que plus de 150 000 emplois vont disparaître, probablement plus », selon la numéro 1 de la CGT, qui pronostique un « effet domino » sur les sous-traitants des « grands donneurs d’ordres ». D’après l’organisation syndicale, le nombre de plans sociaux en cours « frôle les 200 ».
Sophie Binet parle d’une « saignée » qui va frapper « tous les secteurs », et est « due chaque fois à la même stratégie de ces entreprises ». À savoir « toujours augmenter les marges », d’une part, et « distribuer toujours plus de profits aux actionnaires », d’autre part. Dans le cas de Michelin, le groupe « ferme les sites pour financer le coût du capital », après des « records de versement de dividendes », selon la cheffe de la centrale syndicale. Le géant français du pneu, a annoncé le 5 novembre la fermeture avant 2026 des sites de Cholet et Vannes, qui emploient au total 1 254 salariés.
À voir également sur Le HuffPost :
Grève illimitée à la SNCF : pourquoi le dossier Fret SNCF met hors d’eux les syndicats
Amazon va tester la livraison gratuite de livres et met (encore un peu plus) en colère les libraires