SONDAGE BFMTV. 56% des Français jugent que Macron a eu raison d'écarter l'option d'un gouvernement NFP

Lorsqu'Emmanuel Macron a annoncé ce lundi 26 août écarter l'hypothèse d'un gouvernement du Nouveau Front populaire au nom de la "stabilité institutionnelle", les formations du NFP ont dénoncé un "coup de force démocratique" et La France insoumise a appelé à manifester le 7 septembre prochain. Une majorité de Français estime cependant que le président de la République a eu raison de ne pas choisir cette option, selon une nouvelle enquête "L'Opinion en direct" menée par l'institut Elabe pour BFMTV et publiée ce mercredi.

Plus précisément, 56% des Français interrogés estiment que le chef de l'État a pris la bonne décision, alors que 43% jugent qu'Emmanuel Macron a eu tort. Sans surprise, les personnes ayant voté pour le Nouveau Front populaire au premier tour des législatives sont 82% à penser qu'Emmanuel Macron a eu tort alors qu'ils ne sont que 12% parmi ceux qui ont glissé un bulletin pour un candidat d'Ensemble pour la République le 30 juin dernier.

Une courte majorité (52%) considère également que la décision de ne pas nommer Lucie Castets, la candidate du NFP, au poste de Première ministre, ne constitue pas un "déni de démocratie" tandis que 47% des Français pensent l'inverse. Là encore, c'est au sein des électeurs du NFP au premier tour des législatives que la proportion des personnes qualifiant cette décision de "déni de démocratie" est la plus forte (82%).

Mais lorsque les Français sont questionnés sur le ou les responsables d'absence de nouveau gouvernement plus de sept semaines après les législatives, c'est Emmanuel Macron et le camp présidentiel qui sont d'abord pointés du doigt. 63% des personnes interrogées estiment qu'ils sont les premiers responsables de la situation actuelle, un chiffre en hausse de trois points par rapport à la précédente enquête menée par Elabe pour BFMTV le mois dernier. 27% des répondants attribuent en revanche cette responsabilité au Nouveau Front populaire.

Les Français divisés sur la motion de destitution

Une responsabilité justifiant de déposer une motion visant à destituer Emmanuel Macron, comme le souhaite La France insoumise? Près de la moitié des Français interrogés (49%) se disent favorables à une telle motion tandis que 50% s'y disent opposés. 64% des Français ayant voté pour le NFP et 50% des électeurs du RN et de ses alliés sont ainsi en faveur de cette procédure de destitution.

Une nette majorité (74%) des Français, de gauche comme de droite, pense toutefois que cette motion n'aboutira pas à la destitution du président de la République.

Alors qu'Emmanuel Macron doit poursuivre sa série de consultations entamée vendredi avant de nommer un chef du gouvernement, les Français sont de plus en plus nombreux (55%) à considérer que l'absence de nouveau Premier ministre est "un problème" et qu'il "ne faut pas que la France reste sans gouvernement 'de plein exercice" pendant aussi longtemps. Il y a un mois, ils n'étaient que 50% à être de cet avis.

Un gouvernement, oui, mais selon quelle configuration? Une seule hypothèse recueille une majorité d'avis favorables de la part des Français (67%), celle d'un gouvernement "technique" composé d'experts n'étant pas issus d'un parti politique. 49% des Français se disent favorables à "une coalition entre certains partis de gauche (sans La France insoumise) et le camp présidentiel".

Mais pour ce qui est du prochain locataire à Matignon, aucune personnalité ne parvient à recueillir le soutien d'une majorité. Celui qui arrive en tête n'est autre que... Gabriel Attal, le Premier ministre démissionnaire, avec 41% des Français souhaitant qu'il soit reconduit. Suivent Jordan Bardella (38%), l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve (28%), Xavier Bertrand (28%) et Lucie Castets (26%).

Article original publié sur BFMTV.com