SONDAGE BFMTV. Pour 2 Français sur 3, le NFP met trop de temps à s'accorder sur le nom d'un candidat pour Matignon

Plus de dix jours après les résultats des élections législatives anticipées, les membres du Nouveau Front populaire n'ont pas encore réussi à faire émerger leur candidat au poste de Premier ministre. Pour les Français, cette incapacité à s'entendre est jugée problématique, comme le révèle un sondage Elabe pour BFMTV publié ce mercredi 17 juillet.

"66% des Français estiment qu’il n’est pas normal que les négociations du Nouveau Front populaire pour choisir un potentiel Premier ministre prennent du temps, jugeant que c’est le signe que l’alliance de gauche ne va pas tenir dans la durée", apprend-on de l'institut de sondage.

Cet agacement est partagé au sein même des électeurs de gauche, puisque 50% d'entre eux "partagent également cette opinion". Certaines personnalités politiques ont d'ailleurs déjà exprimé un agacement, à l'image de Marine Tondelier, la secrétaire générale des Écologistes.

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"Chaque heure, chaque minute de ridicule qu'on offre (...), on est en train de fabriquer du vote RN et ce ne sera pas la peine de venir me chercher avec ma veste verte en 2027 entre les deux tours pour dire 'Au secours, il faut un front républicain'", a-t-elle prévenu sur France 2.

Qui pour s'installer à Matignon? Aucun consensus clair

Dans l'hypothèse où le Nouveau Front populaire parviendrait à désigner un candidat pour Matignon, les Français n'estiment pas pour autant qu'il ou elle soit la personne qu'Emmanuel Macron doit nommer en tant que Premier ministre.

"36% des Français estiment que dans cette hypothèse, Emmanuel Macron ne devrait pas nommer cette personnalité au poste de Premier ministre et devrait plutôt rechercher une alliance plus large regroupant une majorité absolue de députés, notamment 6 électeurs sur 10 du RN, de LR et la moitié de ceux d’Ensemble", relate Elabe.

Pour autant, 32% des sondés estiment qu'il est nécessaire de nommer un Premier ministre issus de la gauche, "car c'est le NFP qui a eu le plus de députés élus (même sans avoir la majorité absolue". Une idée majoritaire (70%) chez les électeurs de la gauche.

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Un éventail de personnalités ont été proposés aux sondés. 35% d'entre eux soutiennent une nomination de Jordan Bardella en tant que Premier ministre, 34% soutiennent Gabriel Attal - qui a déjà indiqué ne pas souhaiter retourner à Matignon. À gauche, Raphaël Glucksmann est en tête (27%), devant François Ruffin (24%) et Olivier Faure (21%). La candidature de Laurence Tubiana, dont le nom a été évoqué parmi les partis de gauche pour le poste de Première ministre mais qui n'est pas approuvé par la France insoumise, n'est soutenue que par 14% des sondés.

Mais si des personnalités sont très prisées par leur base, elles parviennent difficilement à faire consensus hors de leur électorat, notamment Jordan Bardella. À l'inverse, Gabriel Attal récolte 71% de soutien chez Ensemble et 62% chez LR. Raphaël Glucksmann, lui, divise au sein du NFP mais arrive à convaincre une partie des électeurs d'Ensemble (38%) et des Républicains (36%).

La nécessité d'un gouvernement de "plein exercice"

La démission du gouvernement de Gabriel Attal a été acceptée par Emmanuel Macron mardi 16 juillet en fin de journée. Le Premier ministre ainsi que les autres membres de l'exécutif vont toutefois conserver la gestion des "affaires courantes" jusqu'à la nomination d'un prochain gouvernement, ce qui pourrait n'avoir lieu qu'à la rentrée.

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Cette perspective d'une absence d'un gouvernement dit "de plein exercice" jusqu'à la rentrée divise l'opinion. Pour 50% des sondés, "cela ne serait pas un problème" puisqu'il "vaut mieux prendre le temps de trouver une coalition et un gouvernement stable".

Dans une proportion presque similaire (48%), il est estimé qu'il ne faut pas que la France "reste sans gouvernement de 'plein exercice' pendant aussi longtemps".

Les électeurs de la droite (LR, DVD, UDI) sont à 60% opposés au maintien prolongé d'un gouvernement démissionnaire, tandis que les électeurs d'Ensemble sont aux deux tiers satisfaits d'un prolongement du gouvernement Attal cantonné aux affaires courantes.

Article original publié sur BFMTV.com