Un sommet à quatre sur la Syrie à Istanbul le 27 octobre

Un sommet sur la Syrie réunira le 27 octobre à Istanbul les dirigeants turc Recep Tayyip Erdogan, allemande Angela Merkel, français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine, a annoncé vendredi le porte-parole de la présidence turque. /Photo prise le 18 octobre 2018/REUTERS/François Lenoir

PARIS (Reuters) - Un sommet sur la Syrie réunira le 27 octobre à Istanbul les dirigeants turc Recep Tayyip Erdogan, allemande Angela Merkel, français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine, a annoncé vendredi le porte-parole de la présidence turque.

La situation à Idlib (nord-ouest), dernier bastion de l'opposition, et le processus politique qui doit permettre de mettre un terme à sept ans de conflit, seront abordés à l'occasion de cette rencontre prévue pour durer une demi-journée, a dit Ibrahim Kalin, cité par l'agence Anadolu.

A Berlin, un porte-parole du gouvernement allemand a confirmé la participation d'Angela Merkel. Vladimir Poutine y sera également, a fait savoir le Kremlin, cité par l'agence Interfax, et il entend discuter de la question du retour des réfugiés et de la reconstruction des infrastructures en Syrie.

A Paris, l'Elysée a confirmé dans un communiqué la venue d'Emmanuel Macron, précisant que la priorité de la France était de "favoriser le maintien du cessez-le-feu dans la province d'Idlib" et d'obtenir le "lancement effectif d'un processus politique inclusif".

"S'il y a une offensive militaire à Idlib d'ici là, on estimera que les conditions ne sont pas réunies pour que ce sommet se tienne", a-t-on prévenu dans son entourage.

Sept ans après le début du conflit qui a fait plus de 400.000 morts, le régime syrien est parvenu, avec l'aide militaire de son allié russe, à reprendre le contrôle d'une majorité de son territoire, à l'exception notamment de la province d'Idlib, située le long de la frontière turque.

Le processus de paix est au point mort. Aucune discussion entre les différentes parties n'a permis ces dernières années de trouver une solution à la crise et les précédentes négociations, notamment à Genève sous l'égide de l'Onu, ont toutes achoppé sur la question de l'avenir du président Bachar al Assad et de la mise en place de la transition démocratique.

PRUDENCE DE PARIS

"Nos attentes (pour le sommet du 27 octobre) sont réalistes. On considère que c'est une étape, inédite, qui peut être utile si elle permet d'assurer la sécurité dans le nord-ouest de la Syrie et de faire avancer positivement les discussions sur le processus politique", ajoute-t-on. "Si c'est le cas, ça aura joué un rôle utile".

"On reste prudents mais déterminés pour faire du sommet une étape qui va aider aussi le travail de médiation de l'Onu à un moment particulier" où l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura s'apprête à quitter ses fonctions fin novembre. "On voudrait que cette nouvelle équipe puisse commencer à travailler à partir des conclusions de ce sommet d'Istanbul".

Le problème majeur, reconnaît-on de même source, "c'est que le régime syrien refuse de négocier et continue à résister à la pression de la communauté internationale", y compris celle exercée par la Russie.

La situation à Idlib, dernier bastion de l'opposition où vivent trois millions de civils, suscite l'inquiétude de l'Onu qui a mis en garde contre le bilan humain catastrophique que pourrait entraîner un assaut majeur du régime et de ses alliés.

Alors qu'une offensive des forces pro-gouvernementales syriennes semblait imminente, Moscou et Ankara ont finalement conclu le 17 septembre un accord portant sur la création, dans cette province, d'une zone tampon d'où les armes lourdes ont été retirées.

(Marine Pennetier, Julie Carriat et Henri-Pierre André, avec les bureaux de Reuters à Istanbul, Berlin et Moscou, édité par Yves Clarisse)