Sommet au Tchad pour décider du sort du président centrafricain

Les dirigeants d'Afrique centrale ont convoqué les responsables centrafricains à un sommet ce vendredi dans la capitale tchadienne pour décider du sort du président par intérim Michel Djotodia (au centre), compte tenu de son incapacité à mettre fin aux violences en République centrafricaine. /Photo prise le 26 novembre 2013/REUTERS/Joe Penney

par Madjiasra Nako et Paul-Marin Ngoupana N'DJAMENA/BANGUI (Reuters) - Les dirigeants d'Afrique centrale ont convoqué les responsables centrafricains à un sommet ce vendredi dans la capitale tchadienne pour décider du sort du président par intérim Michel Djotodia compte tenu de son incapacité à mettre fin aux violences en République centrafricaine. Ce sommet extraordinaire, qui se tient depuis jeudi à huis clos à N'Djamena, a été suspendu en attendant l'arrivée des membres du Conseil national de transition (CNT) de Centrafrique, qui fait office de parlement intérimaire et reprendra vendredi, a déclaré Ahmat Allami, secrétaire général de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC), qui comprend dix pays. "Personne ne peut parler au nom des Centrafricains. C'est pourquoi nous avons demandé au CNT et aux représentants des partis politiques de venir à N'Djamena pour décider de l'avenir des institutions de transition", a déclaré Ahmat Allami. La majorité des 135 membres du CNT et les chefs de l'opposition sont arrivés jeudi dans la capitale tchadienne, à bord d'un avion du gouvernement tchadien. De source politique à Bangui, on indique que le CNT a été convoqué pour officialiser le départ de Michel Djotodia vendredi. Selon un accord conclu par les puissances régionales l'an dernier, le CNT est chargé de choisir un dirigeant de transition qui amènera la République centrafricaine aux élections, prévues pour la fin 2014. Le CNT a officiellement élu Djotodia à son poste de président par intérim en avril. Près d'un million de personnes ont été déplacées en Centrafrique en conséquence des affrontements entre les ex-rebelles de la Séléka au pouvoir depuis mars dernier et les milices chrétiennes "anti-balaka", selon les Nations unies, tandis que les forces françaises et africaines ont du mal à rétablir l'ordre dans le pays. Un porte-parole de Michel Djotodia a démenti mercredi que le président démissionnerait au sommet de N'Djamena ou peu après, à son retour à Bangui. Ce porte-parole n'a pu être joint pour de nouveaux commentaires sur les derniers développements. A l'ouverture du sommet, jeudi, le président tchadien Idriss Déby a appelé la communauté internationale à aider à résoudre la crise qui menace d'engloutir l'ensemble de la région. Il a rappelé que le Tchad avait déjà été contraint d'évacuer 18.000 de ses ressortissants. Prié de dire jeudi si la démission de Michel Djotodia faciliterait la paix, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré sur la chaîne de télévision France 2: "L'Etat est paralysé; il y a certainement des décisions à prendre (mais) la France n'a pas à dicter les décisions." Avec John Irish à Paris, Danielle Rouquié pour le service français