Les soirées et week-ends d'intégration, un terrain propice aux violences sexistes et sexuelles, selon une étude

Selon une enquête publiée cette semaine, environ 37% des étudiants interrogés affirment avoir été témoins ou victimes d'au moins d'une forme de violence sexiste ou sexuelle durant un événement d'intégration.

Organisés traditionnellement quelques jours après la rentrée des étudiants, les soirées et les week-ends d'intégration ne sont pas seulement des événements festifs censés créer de la cohésion entre les participants. Comme le souligne un nouveau rapport publié cette semaine par l'Observatoire des violences sexistes et sexuelles dans l'enseignement supérieur, ces "rites étudiants" constituent aussi un terrain propice aux violences.

D'après l'enquête de l'Observatoire menée auprès d'environ 4.000 étudiants ayant intégré une université ou une école depuis 2022, environ 37% des personnes interrogées affirment avoir été témoins ou victimes d'au moins une forme de violence sexiste ou sexuelle au cours de ces événements.

Plus de 56,1% des étudiants interrogés estiment de plus que les soirées et week-ends d'intégration peuvent aggraver les violences sexistes et sexuelles, la principale cause identifiée étant la consommation excessive d'alcool.

"Mes parents m'ont dit de faire attention et d'être prudente parce que des fois ça peut rapidement escalader, surtout quand il y a de l'alcool", témoigne ainsi au micro de BFMTV une étudiante d'une faculté de médecine parisienne, tandis qu'une autre reconnaît "ne pas être très attirée naturellement par ce genre d'ambiance".

"Le risque c'est qu'on peut être vigilant en soi mais on ne contrôle pas du tout ce que font les autres", déplore une troisième étudiante de médecine à Paris. "C'est une méfiance qui peut être plus ou moins bien placée et que l'on ne peut pas du tout contrôler parce qu'on ne sait pas à quel point les choses sont organisées ou pas et ce qui est prévu."

Ces soirées ou week-end d'intégration seraient en plus toujours le théâtre de nombreux bizutages, des pratiques pourtant interdites par la loi depuis des années. Environ 11% des étudiants interrogés et qui ont participé à des événements d'intégration déclarent avoir subi un bizutage pouvant prendre de multiples formes.

Cela peut être "forcer à boire quelqu'un jusqu'à la fin de la bouteille" ou "pratiquer des activités humiliantes" comme "boire de l'urine", détaille pour BFMTV Salomé Hocquard, vice-présidente du syndicat étudiant Unef. "C'est une espèce de folklore qui continue, qui perdure année après année et contre lequel il est assez difficile de se battre."

Les auteurs de l'enquête ne préconisent pas pour autant d'interdire les événements d'intégration. Ils plaident en revanche pour une meilleure formation des organisateurs et une plus grande implication des établissements alors qu'à peine 5% des témoins ou victimes de faits de violence les ont portés à la connaissance de leur administration.

Article original publié sur BFMTV.com