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SNCF: L'exécutif invite les syndicats à reprendre les discussions

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a exhorté mardi les syndicats de la SNCF à retourner à la table des négociations pour terminer le premier cycle de discussions, au dixième jour de la grève intermittente. /Photo prise le 19 avril 2018/REUTERS/Benoit Tessier

PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a exhorté mardi les syndicats de la SNCF à retourner à la table des négociations pour terminer le premier cycle de discussions, au dixième jour de la grève intermittente.

"C'est difficile de comprendre que des personnes contestent une réforme et qu'ils s'absentent de la réunion où on va discuter de la réforme. Je les invite à pouvoir regagner la table. Il reste deux jours", a dit Benjamin Griveaux sur CNews.

L'intersyndicale, qui s'est plainte d'avoir appris par la presse" le projet de filialisation du fret ferroviaire et la fin du recrutement au statut de cheminot au 1er janvier 2020, a décidé jeudi dernier de suspendre sa participation à la concertation avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne.

Les syndicats, qui demandent à être reçus par le Premier ministre Edouard Philippe, doivent se rencontrer mardi pour faire le point sur le mouvement social contre la réforme ferroviaire et éventuellement décider d'une prolongation pendant les vacances d'été de la grève entamnée le 3 avril.

"Quand on négocie, on ne choisit pas les négociateurs que les parties vous proposent", a déclaré Benjamin Griveaux, qui n'a toutefois pas exclu que le Premier ministre mène le deuxième cycle de discussions.

"La personne qui est en charge du dossier est Elisabeth Borne. Clôturons la première phase avant d'entamer la seconde phase", a dit le porte-parole du gouvernement.

Cette seconde phase "est avec le gouvernement" et le Premier ministre répondra sûrement aux syndicats de la SNCF, a-t-il assuré. "Le Premier ministre répond toujours", a-t-il dit.

Ce second cycle doit traiter "des questions de la dette", de la "stratégie de l'entreprise" ou encore des "conventions de branche", a encore précisé Benjamin Griveaux.

Le trafic était toujours perturbé mardi matin pour la deuxième journée du cinquième acte de la grève: deux Transiliens et deux TER sur cinq circulaient ainsi qu'un TGV et un Intercités sur trois. Pour les trains internationaux (Eurostar et Thalys), on comptait un train sur deux.

Selon la direction de l'entreprise publique, 17,87% des cheminots étaient en grève mardi en milieu de matinée, contre 22,73% jeudi dernier. Le taux de grévistes restait toutefois élevé chez les conducteurs (63,4%). Il était de 53,3% chez les contrôleurs et de 26,3% chez les aiguilleurs.

"On a un mouvement syndical qui connaît une moindre mobilisation depuis deux ou trois semaines, sauf chez les conducteurs", a dit Benjamin Griveaux.

Pour le secrétaire général de CFDT Cheminots, Didier Aubert, "ni la SNCF, ni le gouvernement ne doit jouer l'idée du pourrissement". "Il n'y a pas d'érosion dans les convictions et la détermination des cheminots", a-t-il dit mardi sur Radio Classique.

(Caroline Pailliez, édité par Jean-Stéphane Brosse)