SNCF : l’Espagne accuse la France de tout faire pour empêcher ses trains d’arriver à Paris

Le gouvernement espagnol a accusé, ce mardi 24 septembre, les autorités françaises de freiner l’arrivée à Paris des trains de son opérateur « Renfe ». (Photo d’illustation)
SOPA Images / SOPA Images/LightRocket via Gett Le gouvernement espagnol a accusé, ce mardi 24 septembre, les autorités françaises de freiner l’arrivée à Paris des trains de son opérateur « Renfe ». (Photo d’illustation)

TRAINS - Des trains espagnols circulant vers la capitale ? Ce n’est pas pour demain. Le gouvernement espagnol a accusé, ce mardi 24 septembre, les autorités françaises de freiner l’arrivée à Paris des trains de son opérateur national Renfe, dénonçant une nouvelle fois un manque de « réciprocité » de Paris en matière de libéralisation du marché ferroviaire.

« Nous jouons selon des règles différentes », a encore pesté le ministre des Transports, Oscar Puente, dans un entretien accordé au quotidien espagnol El Pais.

Des trains Espagne Paris normalement prévus pour les JO

« C’est pourquoi je suis sceptique quant à la possibilité » que les trains de la Renfe puissent assurer des liaisons avec Paris « avant décembre, ou même que nous y soyons en 2025 », a poursuivi le socialiste proche du Premier ministre espagnol Pedro Sánchez.

Dans le cadre de la libéralisation du rail européen, la Renfe a lancé en juillet 2023 des liaisons directes à grande vitesse entre Barcelone et Lyon puis Madrid et Marseille. Elle est ainsi devenue le deuxième opérateur étranger à concurrencer la SNCF, après Trenitalia depuis 2021.

L’objectif affiché était alors de pouvoir faire circuler des trains entre l’Espagne et Paris à l’été 2024, pour les Jeux olympiques. La Renfe, qui a acheté pour cela une trentaine de trains au constructeur espagnol Talgo, a depuis revu cet objectif, évoquant une arrivée en décembre.

Critiques des « Ouigo » installés en Espagne depuis trois ans

La SNCF opère de son côté sur le marché espagnol, via sa filiale Ouigo, depuis le printemps 2021. Ces trains à bas coût desservent notamment Barcelone (nord-est), Valence et Alicante (est) et Valladolid (centre). Des liaisons avec l’Andalousie (sud) doivent également être lancées à l’automne.

L’arrivée de Ouigo, qui a été suivie fin 2022 par le lancement d’une troisième compagnie, Iryo, sur le réseau espagnol, a bouleversé le marché ferroviaire dans le pays, entraînant de fortes baisses de prix et une hausse de fréquentation sur les liaisons concernées.

Mais elle a suscité de vives crispations avec Madrid, pour qui Paris ne joue pas en retour le jeu de la concurrence. Ces critiques ont été rejetées par la France, qui a évoqué des problèmes d’homologation de matériel roulant et de signalisation non conformes pour justifier ces lenteurs.

« C’est l’un des problèmes de la libéralisation ferroviaire : il n’y a pas eu de réciprocité », insiste dans son entretien Oscar Puente, qui dénonce par ailleurs depuis plusieurs mois la politique tarifaire de Ouigo, accusée de vendre à perte ses billets pour accroître sa part de marché en Espagne.

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