Le Smithsonian acquiert un rare manuscrit de la poétesse Phillis Wheatley

Elle a été l’une des poètes les plus célèbres des États-Unis au XVIIIe siècle. Arrivée en esclavage en 1761 alors qu’elle n’était qu’une enfant, Phillis Wheatley est devenue douze ans plus tard la première autrice africaine-américaine publiée. L’un de ses très rares manuscrits, Ocean, sera désormais visible dans un musée de la Smithsonian Institution, à Washington, au sein d’une collection de 30 objets, relate The New York Times.

C’est sur un bateau la ramenant en septembre 1773 de Londres, où elle effectuait une tournée promotionnelle, vers les États-Unis que Phillis Wheatley a écrit Ocean, “une ode de 70 vers empreinte de rêves, d’émerveillement et d’un puissant désir de liberté”, décrit le quotidien new-yorkais. Longtemps resté inédit, le poème a été considéré comme perdu jusqu’en 1998, lorsqu’il est réapparu dans une vente aux enchères.

Un poème “éblouissant”

Désormais, il appartient aux collections du Musée national de l’histoire et de la culture africaines-américaines, qui célébrait déjà en son sein le parcours unique de Phillis Wheatley, vendue enfant aux Wheatley, une famille aisée de Boston, qui l’a baptisée d’après le nom du bateau sur lequel elle était arrivée captive depuis l’Afrique de l’Ouest. Esclave, Phillis Wheatley a été affranchie peu après la publication de son premier recueil, en décembre 1773.

Ocean est un poème “éblouissant”, estime le directeur du musée, Kevin Young, interrogé par The New York Times. Il se dit particulièrement ému en s’imaginant l’état dans lequel pouvait se trouver l’écrivaine “au moment où elle traversait l’océan [afin de rejoindre Boston, pour la deuxième fois de sa vie] : une première fois dans d’atroces circonstances, une seconde fois en sa qualité d’illustre poète”.

Parmi les nouvelles acquisitions figurent aussi des journaux et des livres datant de son époque. Et d’autres, publiés après son décès en 1784, qui témoignent de son héritage dans la culture américaine, à l’image d’un pamphlet de 1930 écrit par un club faisant partie d’un réseau américain de cercles féminins portant son nom.

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