Smic à 1 600 euros : Lucie Castets précise sa position après un imbroglio au sein du Nouveau Front populaire
La candidate désignée par le NFP pour s’installer à Matignon précise qu’elle « fera » bien la hausse du Smic, conformément aux « engagements » de l’alliance.
POLITIQUE - Une priorité ou un horizon ? La candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour être nommée à Matignon, Lucie Castets, clarifie ce jeudi 15 août sa position sur la hausse du SMIC. Une des propositions phares du programme de l’alliance des gauches, mais sur laquelle un imbroglio interne est né.
Castets et le NFP prônent l’ouverture pour s’installer à Matignon, mais est-ce un vrai changement ?
« Le Smic à 1 600 euros, c’est un engagement de campagne et nous le ferons », indique ainsi sur X l’énarque de 36 ans, choisie par les partenaires du NFP pour devenir la future Première ministre. Et d’ajouter : « Dès les premiers jours à Matignon, nous échangerons avec les partenaires sociaux sur les modalités de sa mise en œuvre. »
Le Smic à 1600 €, c’est un engagement de campagne et nous le ferons.
Dès les premiers jours à Matignon, nous échangerons avec les partenaires sociaux sur les modalités de sa mise en œuvre.— Lucie Castets (@CastetsLucie) August 15, 2024
Une précision significative, après un flou de quelques heures à gauche sur les ambitions de celle qui revendique la primature. Pour cause : dans son offensive de rentrée aoûtienne, Lucie Castets a, dans un premier temps, laissé entendre qu’elle temporiserait sur plusieurs points cardinaux, comme la hausse du revenu minimum et le retour de l’impôt sur la fortune.
Tout le programme, rien que le programme ?
En effet, dans la lettre qu’elle a envoyée à l’ensemble des députés non-RN lundi, signée par tous les partenaires du NFP, et qui vise à gagner le soutien d’élus au-delà de l’alliance, la candidate ne mentionne pas le fameux ISF et ne reprend pas non plus le chiffre de 1600 euros pour le Smic. Interrogée le lendemain sur ces deux points majeurs, elle a expliqué au Parisien qu’il s’agissait « d’horizons », alors qu’ils sont des priorités claires dans le programme de la coalition.
De quoi entrevoir un bougé à gauche, et une main tendue à la droite et au centre ? Pas si vite. Plusieurs élus de la France insoumise sont rapidement montés au créneau pour demander à Lucie Castets de respecter le programme du Nouveau Front populaire, ce pour quoi elle a été désignée, comme l’a soulignée la députée LFI Aurélie Trouvé mardi, sur RMC.
« Un peu de courage, bon sang » lui a même intimé sa collègue, l’insoumise Ersilia Soudais, sur les réseaux sociaux, avant de rétropédaler en expliquant qu’elle avait mal interprété la sortie de sa candidate. Plus à gauche que le NFP, Nathalie Arthaud, la porte-parole du parti Lutte ouvrière a pour sa part moqué un renoncement avec ces mots : « Même pas à Matignon que les promesses s’envolent déjà. »
Dans ce contexte, le message de Lucie Castets ce jeudi n’est pas le fruit du hasard. Il vise, sans doute, à donner des gages ou rassurer la France insoumise et ceux qui sont attachés au programme du Nouveau Front populaire, « tout le programme, rien que le programme. » Il illustre aussi les difficultés du NFP à dégager une stratégie claire pour s’installer à Matignon avec une majorité stable (et plus large que ses seuls partisans actuels). Pour que le compromis ne soit pas une compromission, aux yeux de certains.
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