Slap fighting : ces combats de gifles inquiètent fortement les médecins, ils tirent la sonnette d’alarme

Certains parlent de sport mais les médecins s'inquiètent des conséquences à long terme sur le cerveau du “slap fighting”, cette nouvelle discipline qui consiste à se donner des gifles à répétition.

LAS VEGAS, NV - MAY 24: (L-R) Damien "The Bell" Dibbell slaps Ron "Wolverine" Bata in a 5-round bout for Power Slap 2 - Wolverine vs Bell on May 24, 2023, at UFC Apex in Las Vegas, NV. (Photo by Louis Grasse/PxImages/Icon Sportswire via Getty Images)

Le "slap fighting", ou "combat de gifles" en français, prend de plus en plus d'ampleur sur les réseaux sociaux, un phénomène qui a de quoi inquiéter les professionnels de santé. En effet, bien que certains le revendiquent comme un nouveau sport de combat, les médecins, eux, s’inquiètent des conséquences à long terme sur le cerveau de cette nouvelle discipline.

Les règles sont simples : trois rounds, un “donneur de claques” qui doit garder ses appuis au sol et un “receveur” qui doit encaisser les mains derrière le dos, se remettre du coup dans les 30 secondes puis frapper à son tour. Le problème pour certains, c’est que le “slap fighting” ne serait pas un duel mais simplement une effusion de violence. "Ce qui est certain, c’est qu’il y a, comme à la boxe, intention de frapper, mais ici sans volonté de se protéger. C’est une pratique discutable d’un point de vue éthique et médical", a expliqué à 20 Minutes, Perrine Capron, médecin des équipes de France de boxe anglaise masculine et féminine.

Dans une lettre d’avertissement publiée dans JAMA Surgery, des médecins ont tiré la sonnette d’alarme après avoir visionné et analysé 78 combats entre 56 concurrents. Au total, 333 gifles ont été données et plus de la moitié des participants présentaient des signes visibles de commotion cérébrale, autrement dit, une perturbation du fonctionnement du cerveau, consécutive à un traumatisme crânien. À noter que les commotions cérébrales répétées sont liées à des troubles émotionnels tels que l'irritabilité, la dépression et l'anxiété.

De nombreux participants présentaient également des signes de troubles du mouvement. Enfin, certains ont perdu l’équilibre, sont tombés et ont eu du mal à se relever, des chutes qui peuvent entraîner d’autres blessures.

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Comme l’a rappelé le Dr Gérald Kierzek, urgentiste et directeur médical de Doctissimo, “ce jeu a de graves conséquences pour la santé" . En plus du risque de commotions cérébrales et de traumatismes crâniens, les gifles à répétition peuvent augmenter “le risque de troubles neurologiques à long terme, y compris des problèmes de mémoire et de concentration ou de maladies neurodégénératives".

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Celles et ceux qui se prêtent à cette nouvelle discipline peuvent également être victimes de déchirures tympaniques. En effet, sous l’effet de la pression au niveau de l’oreille, le tympan peut se déchirer et provoquer une hémorragie ou encore une surdité. "Enfin, en plus des blessures internes, les participants peuvent subir des blessures externes comme des coupures ou des ecchymoses sur le visage et le corps en raison de l'impact direct des gifles."

Face à cette réalité, les professionnels de santé appellent donc à éviter cette pratique, déjà très populaire dans les pays de l'Est de l'Europe et aux États-Unis.