Skripal: May évoque une réponse de long terme à la Russie

La Première ministère britannique Theresa May a annoncé mardi que de nouvelles mesures seraient prises contre la Russie après la tentative d'assassinat, début mars au Royaume-Uni, d'un ex-agent double russe attribuée à la Russie. /Photo prise le 23 mars 2018/REUTERS/François Lenoir

par William James

LONDRES (Reuters) - La Première ministère britannique Theresa May a laissé entendre mardi que de nouvelles mesures seraient prises contre la Russie après la tentative d'assassinat, début mars au Royaume-Uni, d'un ancien agent double russe attribuée à Moscou.

L'Irlande, la Moldavie, la Belgique et l'Otan ont à leur tour annoncé mardi le renvoi de diplomates russes au lendemain de la vague d'expulsions annoncée lundi par plusieurs pays par solidarité avec le gouvernement britannique.

Londres avait ouvert le bal en annonçant mi-mars l'expulsion de 23 Russes accusés d'être des espions sous couverture diplomatique. Moscou avait répondu quelques jours plus tard en expulsant un nombre identique de Britanniques et en fermant le consulat britannique à Saint-Pétersbourg.

Selon Theresa May, 25 pays ont désormais annoncé des expulsions de diplomates russes. La liste comprend 22 pays européens dont le Royaume-Uni, ainsi que les Etats-Unis qui ont annoncé 60 départs, le Canada et l'Australie. La Belgique a peu après annoncé le renvoi d'un diplomate russe.

"Le soutien international que nous avons obtenu est le bienvenu", a déclaré la chef du gouvernement, qui s'adressait aux députés à la Chambre des communes.

ACTIVITÉ BELLIQUEUSE

Les pays qui ont expulsé des diplomates ont agi contre la Russie, non seulement par solidarité, mais aussi parce qu'ils ont reconnu la menace, avait auparavant déclaré Theresa May, selon les propos tenus par son porte-parole, à l'issue d'un conseil des ministres.

"Hier a été un moment important dans notre réponse à cette acte d'agression inconsidéré, mais il reste encore beaucoup à faire tandis que nous travaillons avec nos partenaires internationaux sur une réponse à long terme au problème posé par la Russie", a déclaré le porte-parole.

Selon le gouvernement britannique, l'ex-espion Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, ont été retrouvés inconscients le 4 mars dernier à Salisbury dans le sud de l'Angleterre et ont été victimes d'un agent neurotoxique militaire datant de l'époque soviétique, le Novitchok.

La Russie dément toute implication. Face à ce qu'il estime être une provocation, Moscou pourrait annoncer de nouvelles mesures.

A Washington, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a déclaré que les expulsions étaient un déclaration à ceux qui doutaient de l'unité de l'Otan.

"La Russie est potentiellement un partenaire de l'Europe (...) Mais, actuellement, nous devons reconnaître qu'elle a choisi de rechercher une relation différente avec les pays de l'Otan", a déclaré le chef du Pentagone aux journalistes.

En annonçant le départ de sept diplomates, le secrétaire général de l'Otan a fait une déclaration similaire.

"Cela envoie un message très clair à la Russie, à savoir qu'il y a des coûts", a déclaré Jens Stoltenberg.

Le président de la Chambre américaine des représentants, Paul Ryan, a prôné l'unité, alors qu'il se trouvait à Prague.

"Il est important que nous travaillions en solidarité les uns avec les autres (...) et que nous condamnions la Russie pour ce genre d'activité belliqueuse", a déclaré Paul Ryan.

(Danielle Rouquié pour le service français)