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Six suspects arrêtés après la mort d'un jeune Palestinien

Mesures de sécurité à Jérusalem. Les autorités israéliennes ont arrêté plusieurs suspects dans l'enquête sur la mort d'un adolescent palestinien de 16 ans, enlevé dans la nuit de mardi à mercredi et dont le corps avait été retrouvé quelques heures plus tard dans une forêt de Jérusalem. /Photo prise le 4 juillet 2014/REUTERS/Ammar Awad

par Jeffrey Heller JÉRUSALEM (Reuters) - Les autorités israéliennes ont arrêté plusieurs suspects dans l'enquête sur la mort d'un adolescent palestinien de 16 ans, enlevé dans la nuit de mardi à mercredi à Jérusalem-Est et dont le corps a été retrouvé quelques heures plus tard dans une forêt proche de la ville. Le décès du jeune homme a provoqué des mouvements de violence dans plusieurs villages arabes dans le centre et le nord d'Israël et a accru les tensions entre Palestiniens et Israéliens déjà exacerbées par le meurtre de trois jeunes Israéliens enlevés le 12 juin et retrouvés morts lundi en Cisjordanie. La situation était relativement calme dimanche après plusieurs jours de tensions mais la police israélienne demeurait en état d'alerte. Selon une source au sein des services de sécurité, six personnes ont été placées en détention mais ce nombre pourrait évoluer au fil de l'investigation. Les enquêteurs estiment que le jeune Mohammed Abou Khoudaïr a été tué pour "des motifs nationalistes", laissant supposer que les soupçons palestiniens visant des militants juifs d'extrême-droite pourraient être justifiés. Cet enlèvement et ce meurtre pourraient avoir été commis en représailles au rapt des trois adolescents israéliens qui faisaient de l'auto-stop en Cisjordanie. Les Israéliens accusent le Hamas d'être responsable de la mort des trois jeunes gens, Naftali Fraenkel et Gil-Ad Shaer, 16 ans, et Eyal Yifrah, 19 ans. L'organisation palestinienne qui administre la bande de Gaza n'a ni confirmé, ni démenti ces accusations. Les premiers résultats de l'autopsie pratiquée sur Abou Khoudaïr ont montré que le corps de l'adolescent palestinien avait été brûlé à 90% et que des cendres avaient été retrouvées dans le système respiratoire de la victime. CALME ET RESPONSABILITÉ Ces constatations laissent penser que "le garçon a inhalé ces matières alors qu'il était brûlé vif", a déclaré le directeur de l'institut de médecine légale palestinien. S'exprimant lors du conseil des ministres dimanche, le chef du gouvernement Benjamin Netanyahu a promis de "faire ce qui était nécessaire" pour rétablir le calme dans les communautés israéliennes dans le sud du pays, visées par des tirs de roquettes en provenance de la bande de Gaza. L'aviation israélienne a bombardé dix sites dans l'enclave palestinienne dimanche mais Netanyahu a précisé qu'il n'était pas prévu dans l'immédiat d'autres actions contre ce territoire. "L'expérience montre que dans des moments comme ceux-là, il faut agir avec calme et de manière responsable et non de manière hâtive", a-t-il déclaré devant les membres de son gouvernement. Les forces armées israéliennes stationnées le long de la bande de Gaza ont été renforcées depuis jeudi, une disposition visant à faire comprendre aux activistes palestiniens qu'une invasion demeurait une option si les tirs de roquettes ne cessaient pas. Un tribunal de Jérusalem a prononcé dimanche l'assignation à résidence pour une durée de neuf jours d'un jeune Palestinien de nationalité américaine, cousin de Mohammed Abou Khoudaïr. Tarik Khdeïr, 15 ans, avait été interpellé par la police israélienne lors d'une manifestation jeudi à Jérusalem-Est et sa famille avait accusé les forces de l'ordre de l'avoir violemment molesté. La mère de l'adolescent a précisé que la famille comptait rentrer chez elle à Tampa en Floride le 16 juillet. Les Etats-Unis ont demandé l'ouverture d'une enquête et le ministère israélien de la Justice a précisé que la police des polices allait examiner les circonstances de cet incident. Depuis Ramallah, le président palestinien Mahmoud Abbas a adressé un message au secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon pour la création d'urgence d'une commission d'enquête sur les "crimes terroristes commis contre le peuple" (palestinien) y compris celui de Mohammed Abou Khoudaïr. (Jeffrey Heller; Pierre Sérisier pour le service français)