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Six morts lors d'une manifestation anti-Kabila à Kinshasa

Au moins six personnes ont été tuées dimanche à Kinshasa par les forces de sécurité congolaises qui ont tiré à balles réelles pour disperser une manifestation contre le président Joseph Kabila organisée par l'Eglise catholique, a déclaré la mission de l'Onu en RDC (Monusco). /Photo prise le 21 janvier 2018/REUTERS/Kenny Katombe

KINSHASA (Reuters) - Six personnes au moins ont été tuées dimanche à Kinshasa par les forces de sécurité congolaises qui ont tiré à balles réelles pour disperser une manifestation contre le président Joseph Kabila organisée par l'Eglise catholique, a déclaré la mission de l'Onu en RDC (Monusco).

Florence Marchal, porte-parole de la Monusco, a fait également état de 33 blessés dans l'incident et de 49 arrestations à travers le pays.

"Nous n'avons pas encore établi la nature ou la cause des blessures", a déclaré la responsable.

Un porte-parole de la police n'a pas répondu à des demandes de commentaire.

Le chef de la police pour Kinshasa, le général Sylvano Kasongo Kitenge, avait diffusé dans la nuit de samedi à dimanche un communiqué interdisant la tenue d'un rassemblement devant la cathédrale Notre-Dame.

Escorté de plusieurs policiers armés, il s'est rendu sur place dimanche matin, au moment où avait lieu la manifestation, en ordonnant à tout le monde de rentrer chez soi, a constaté un journaliste de Reuters.

"La messe est finie, les prêtres doivent rentrer chez eux maintenant, et tout le monde doit rentrer. Si vous refusez, nous emploierons la force et tirerons du gaz lacrymogène", a-t-il dit à la foule.

Cet accès de violence rappelle la journée de mobilisation du 31 décembre contre le maintien au pouvoir de Joseph Kabila à l'appel d'associations catholiques, au cours de laquelle au moins sept personnes avaient été tuées.

Majorité et opposition ont conclu le 31 décembre 2016 un accord autorisant Joseph Kabila à rester au pouvoir après l'expiration de son second et dernier mandat tout en l'obligeant à organiser d'ici la fin 2017 une élection pour lui désigner un successeur. Mais ce scrutin a été repoussé par la commission électorale au 23 décembre 2018.

"Nous applaudissons les citoyens congolais qui exercent leur droit constitutionnel à se rassembler pacifiquement pour soutenir la pleine mise en oeuvre de cet accord", ont déclaré les ambassades des Etats-Unis et du Royaume-Uni dans un communiqué commun. "Ceux qui ne protègent pas ces droits devront rendre des comptes", ont-elles averti.

En marge de sa visite au Pérou, le pape François a appelé les autorités et les Congolais à "faire de leur mieux pour éviter la violence".

(Amédée Mwarabu; Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Henri-Pierre André)