Six mois après la mort de Mahsa Amini, "les Iraniens savent que ce mouvement peut être long"

Six mois après la mort de Mahsa Amini, la contestation se poursuit en Iran et prend de nouvelles formes, certes moins visibles, mais surtout moins risquées face à la répression violente des manifestations. Le mouvement va-t-il s'inscrire dans la durée ? Comment la société réagit-elle face aux récents empoisonnements de jeunes filles ? Décryptage.

Le 16 septembre 2022, Mahsa Amini meurt en garde à vue. Cette jeune Kurde iranienne avait été arrêtée par la police des mœurs iranienne pour avoir porté une "tenue inappropriée". Ce drame déclenche alors une vague de manifestations. Six mois plus tard, où en est la contestation ? "Peut-être que dans les rues, on voit moins de manifestations, mais la colère est toujours là. Elle est toujours très profonde", assure Mariam Pirzadeh, rédactrice en chef à France 24 et ancienne correspondante en Iran. Face à la répression meurtrière, les grands rassemblements sont désormais moins nombreux et la contestation se poursuit sous la forme d’actes de désobéissance civile. "Je pense que les Iraniens savent que ce mouvement peut être long", précise Mariam Pirzadeh.

"Un nouveau détonateur"

Ces derniers mois, la colère s’est aussi cristallisée autour de l’affaire d’intoxication de milliers de jeunes filles par des gaz dans des écoles du pays, qui a choqué la société iranienne. "On ne touche pas à des enfants, c'est un peu la ligne rouge, comme la ligne rouge a été la mort de Mahsa Amini pour un voile qui était mal porté, donc ça peut être un nouveau détonateur d'une colère", estime l’ancienne correspondante en Iran.


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