Six mois après sa création, une première action de groupe pour discriminations lancée

Trente-quatre salariés d'une filiale de Safran affiliés à la CGT ont engagé une action de groupe pour discrimination syndicale. Nouveau en droit français, ce dispositif permet à des personnes lésées dans leur carrière de faire front commun contre leur employeur.

C’est une première en France : 34 salariés de Safran Aircraft Engines entament ce mardi une action de groupe contre leur employeur pour discrimination syndicale. Hommes ou femmes, ouvriers ou techniciens, ils ont pour point commun de militer à la CGT et de s’estimer pénalisés dans leur carrière. «Les élus syndicaux sont systématiquement en retard de deux voire trois coefficients» par rapport à des collègues de même ancienneté, avance Véronique Moreau, technicienne chez Safran depuis trente ans, déléguée syndicale CGT et porte-parole du collectif.

Les écarts de salaire se chiffreraient aussi en centaines d’euros. Ainsi, cet ouvrier payé 17% de moins que ses homologues, soit 463 euros par mois, à un niveau de qualification pourtant équivalent. «Ce n’est pas le bagne, résume un autre délégué, mais on subit des pressions. A une collègue sans promotion depuis vingt ans, on a fait comprendre qu’elle n’avait qu’à pas être élue au comité d’entreprise

Safran est loin d’être un cas isolé. Selon une étude réalisée en 2011 par le ministère du Travail, les délégués syndicaux gagnent en moyenne 10% de moins que leurs collègues sans mandat, à sexe, âge et diplôme similaires.

«La discrimination, c’est une perte de chance»

Les actions de groupe en matière de discrimination ont vu le jour en novembre, avec l’entrée en vigueur de la loi de modernisation de la justice. Les syndicats peuvent désormais y recourir lorsque plusieurs personnes s’estiment victimes d’une discrimination selon l’un des vingt motifs reconnus par la loi (sexe, âge, origines, appartenance syndicale, etc.) chez un même employeur. Certaines associations peuvent aussi constituer des dossiers en cas de soupçon de discriminations à l’embauche. De nombreux (...)

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