Six ans de prison requis pour “séquestration” de migrants contre Matteo Salvini, qui s’indigne
“‘La prison pour Salvini’”, titre La Repubblica en une dimanche 15 septembre. “Les procureurs publics : ‘Six ans pour Salvini’”, affiche le Corriere della Sera. C’est en effet la peine requise hier contre le chef de la Ligue (extrême droite) dans le procès intenté par l’ONG espagnole Open Arms, que l’ancien ministre de l’Intérieur avait empêché de faire débarquer 147 personnes secourues au large de la Libye, en août 2019.
En bloquant ces migrants, finalement débarqués à Lampedusa après l’intervention de la justice, Matteo Salvini, actuel vice-président du Conseil en Italie, s’est rendu coupable selon le parquet de Palerme de “séquestration de personnes” et de “refus d’actes relevant de sa fonction”, précise La Repubblica. “Il avait l’obligation de permettre le débarquement dans un port sûr et il ne l’a pas fait”, ont accusé les procureurs.
Le soutien de Meloni
Salvini, qui ne s’était pas présenté à l’audience, s’est défendu à travers les réseaux sociaux. “Six ans de prison pour avoir empêché les débarquements et défendu l’Italie et les Italiens ? Une folie. Défendre l’Italie n’est pas un crime et je ne céderai rien, ni maintenant ni jamais. Je me déclare coupable.” Se disant victime d’un procès politique attribué à la gauche, l’accusé a appelé ses partisans à se mobiliser et à manifester devant le tribunal en octobre.
Il a reçu l’appui de la présidente du Conseil elle-même, Giorgia Meloni : “Transformer en crime le devoir de protéger les frontières italiennes de l’immigration illégale est un précédent gravissime”, a déclaré la cheffe du parti rival d’extrême droite Fratelli d’Italia.
La peine requise samedi est “sans précédent”, souligne dans la même veine le quotidien de droite Il Giornale, qui s’inquiète de voir céder “une barrière” entre justice et politique. “Qui arrête les clandestins risque six ans de galères”, titre en une un autre titre de droite, Libero.
Protection de la vie humaine en mer
Aux yeux de la procureure adjointe Marzia Sabella, cependant, “on ne peut invoquer la défense des frontières sans tenir compte de la protection de la vie humaine en mer”, cite La Repubblica. Un principe “qui vient de l’Odyssée, de temps ancestraux”, a souligné un autre procureur, Gery Ferrara.
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