Six ans après #Metoo, la France en a-t-elle fait assez contre les violences faites aux femmes ?
La manifestation contre les violences sexistes et sexuelles s’est déroulée ce samedi à Paris. Le HuffPost a rencontré des manifestantes pour faire le point six ans après #Metoo.
« Quand au pouvoir, on a des ministres comme comme Dupont-Moretti ou Darmanin, ça ne peut pas avancer dans la bonne direction », s’indigne Florence, responsable de communication, venue participer à la manifestation contre les violences faites aux femmes, ce samedi.
Le 25 novembre est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. À cette occasion, des milliers de personnes sont venues manifester dans les rues. Six ans après le mouvement #Metoo qui a permis une libération de la parole des femmes, où en est la France dans la lutte contre les violences sexuelles ? En fait-on suffisamment pour prévenir et aider les personnes victimes ? Le HuffPost a posé la question aux manifestantes, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous.
« On n’est qu’au début et il faut que ça continue »
« Je pense que malgré le gouvernement qu’on a, qui ne nous aide pas beaucoup, ça ne s’essouffle pas », estime Koralane qui travaille dans une association pour les droits des exilés. « La beauté de la manif, c’est que d’année en année, on arrive à réunir du monde et on arrive à réunir plein de collectifs qui viennent manifester avec nous. Et je pense qu’on n’est pas près de se taire ».
Un avis que partage également Emma, étudiante en histoire des femmes. Mais elle regrette tout de même un manque d’action du gouvernement, « par exemple pour l’inscription du viol dans l’Union européenne dont on voit que la France n’en veut pas ». Elle ne comprend pas non plus pourquoi Emmanuel Macron veut inscrire la « liberté » de recourir à l’avortement dans sa Constitution « alors que c’est un droit, la liberté c’est différent. »
« On demande des vrais financements »
« Les femmes vont porter plainte. Elles parlent. Le problème c’est qu’il n’y a rien qui est fait pour accueillir la parole », explique Mia, militante #NousToutes. « C’est pour ça qu’on demande des vrais financements, pour des centres d’hébergement d’urgence, pour des lignes d’écoute, pour que tout soit fait pour que les femmes puissent être protégées, que les plaintes qui sont faites soient prises en compte et que les violeurs et les agresseurs soient condamnés, parce que c’est quand même très majoritairement des hommes. »
En effet, 99 % des personnes condamnées pour viols et agressions sexuelles étaient des hommes en 2015, d’après un rapport de l’Institut national d’études démographiques. « Les réformes à la marge ne suffisent pas », a déclaré samedi lors d’un point presse Maëlle Lenoir, de la coordination nationale du collectif Nous toutes. Le collectif évalue à « plus de 2 milliards d’euros » le montant requis pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes.
En 2022, 118 féminicides ont été recensés, un chiffre quasi stable par rapport à 2021, selon les chiffres officiels. Sur les 11 premiers mois de 2023, les associations féministes ont répertorié 121 féminicides.
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