Ces sites dits "naturels" ont en fait été façonnés par l'homme

Au XIe siècle, des moines érigent des digues dans cette région du Poitou pour y cultiver les terres. Il s’agit d’empêcher l’eau salée de l’Atlantique d’entrer et d’éviter les crues venant des terres hautes. À l’intérieur de ces remparts, les religieux creusent des fossés pour drainer l’eau : les premiers marais "desséchés" sont nés. Leurs ouvrages sont détruits durant la guerre de Cent Ans, mais les travaux reprennent ensuite. Ils sont complétés à partir du XIXe siècle par l’aménagement des marais "mouillés", qui gagnent ainsi leur surnom de Venise verte.

La loi du 19 juin 1857, soutenue par Napoléon III, impose aux communes et aux propriétaires la plantation d’arbres pour assainir les vastes landes marécageuses où le paludisme fait des ravages. Le pin maritime, adapté à la région, est planté par millions dans les décennies qui suivent. Les arbres participent à la fixation des dunes du littoral, tandis qu’une économie se développe autour du gemmage (récolte de la résine de pin). Avec son million d’hectares, le massif forestier des Landes est aujourd’hui la plus grande forêt artificielle d’Europe occidentale.

Dès le Néolithique, éleveurs et agriculteurs s’installent sur les causses du Massif central. Pendant plusieurs millénaires, l’agropastoralisme en modifie le paysage : la transhumance des troupeaux dessine les drailles, des chemins parcourus chaque année, tandis que les éleveurs défrichent la forêt pour agrandir leurs pâturages. Et pour cultiver à flanc de montagne la vigne, (...)

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