Singapour pousse ses cadres vers l’expatriation
À Singapour, les incitations pour s’expatrier se multiplient. “Les occasions abondent pour les Singapouriens ayant les compétences nécessaires pour travailler et mener des équipes au-delà des frontières dans les nombreuses multinationales ayant des centres mondiaux ou régionaux ici, ou dans des entreprises locales cherchant à se développer à l’étranger”, explique The Straits Times. Pour encourager cette mobilité, Workforce Singapore (WSG), une agence gouvernementale, a lancé en novembre 2024 un programme offrant aux employeurs jusqu’à 72 000 dollars singapouriens (51 000 euros) pour chaque talent local envoyé à l’étranger.
Cependant, un sondage mené en 2023 par le cabinet Boston Consulting Group révèle que 64 % des Singapouriens étaient disposés à travailler à l’étranger. Selon le quotidien singapourien, “ce chiffre représente une baisse de 23 points de pourcentage par rapport à il y a cinq ans”. Les raisons invoquées incluent les perturbations familiales et l’inconnu d’un nouvel environnement de vie.
Un pari parfois risqué
Malgré ces défis, certains professionnels ont franchi le pas avec succès. Tan Tze Wooi, par exemple, a accepté en 2007 une mission de deux ans à Pékin avec sa famille. Il souligne l’importance des interactions en personne dans le milieu des affaires chinois : “Ce dont je me suis rendu compte très rapidement, c’est que nos homologues chinois ne regardent pas du tout les e-mails.” Cette expérience s’est avérée déterminante, puisqu’il est devenu en 2017 PDG de CapitaLand China Trust.
Cependant, pour d’autres, les considérations familiales et les engagements locaux demeurent des obstacles majeurs. James Chua, chercheur en intelligence artificielle, après une expérience aux États-Unis, a choisi de rester en Californie 25 % de son temps mais de travailler à distance depuis Singapour les 75 % restant malgré une progression de carrière potentiellement plus lente et une réduction de salaire de 20 %. Il déclare : “Il y a d’autres choses qui comptent pour moi en dehors de ma carrière. Ma famille est ici, il y a un réel sentiment de sécurité.”
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