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Simone Gbagbo rejette les accusations à son procès, accuse Paris

L'ancienne première dame ivoirienne Simone Gbagbo (au centre) a rejeté lundi à son procès toutes les accusations portées contre elle, dont celles de rébellion et de xénophobie après l'élection présidentielle perdue par son mari en 2010. /Photo prise le 23 février 2015/REUTERS/ Thierry Gouegnon

ABIDJAN (Reuters) - L'ancienne première dame ivoirienne Simone Gbagbo a rejeté lundi à son procès toutes les accusations portées contre elle, dont celles de rébellion et de xénophobie après l'élection présidentielle perdue par son mari en 2010. Laurent Gbagbo, qui avait refusé de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara, plongeant la Côte d'Ivoire dans une guerre civile qui a fait plus de 3.000 morts en quatre mois, est de son côté poursuivi pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI). La CPI a également demandé à juger Simone Gbagbo mais les autorités ivoiriennes ont souhaité que son procès, ainsi que celui de 82 autres proches de l'ancien chef de l'Etat, se déroule sur le sol ivoirien. Dans sa première déclaration publique depuis son arrestation en avril 2011 et l'ouverture de son procès fin décembre devant la cour d'assises d'Abidjan, l'ex-première dame a rejeté les charges qui pèsent contre elle. "Je rejette ces accusations", a-t-elle déclaré à la barre celle qui risque au moins 20 ans de prison si elle est reconnue coupable d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Simone Gbagbo a accusé devant ses juges les Nations unies, qui avaient organisé le scrutin après une décennie de tensions, et la France, dont l'intervention militaire avait mis fin au conflit, d'"ingérence" dans les affaires ivoiriennes et d'avoir soutenu Alassane Ouattara et les rebelles nordistes. "Laurent Gbagbo était le véritable vainqueur de l'élection présidentielle de 2010", a-t-elle persisté, pendant que des manifestants rassemblés devant le tribunal criaient: "Simone est une meurtrière!" La Côte d'Ivoire a retrouvé la stabilité depuis l'éruption de violences de 2011 mais certains membres de la société civile ont dénoncé un procès des pro-Gbagbo mal organisé et le fait qu'aucun partisan de Ouattara n'ait été traduit en justice. (Ange Aboa; Tangi Salaün pour le service français)