Publicité

Simone Gbagbo condamnée à 20 ans de prison en Côte d'Ivoire

L'ancienne première dame de Côte d'Ivoire Simone Gbagbo (a été condamnée mardi à vingt ans de prison pour son rôle dans les violences post-électorales qui ont fait quelque 3.000 morts en 2011. /Photo prise le 26 décembre 2014/REUTERS/Luc Gnago

par Ange Aboa ABIDJAN (Reuters) - L'ancienne première dame de Côte d'Ivoire Simone Gbagbo a été condamnée mardi à vingt ans de réclusion pour son rôle dans les violences post-électorales qui ont fait 3.000 morts en 2011, a annoncé son avocat. Le procès de l'épouse de l'ancien président Laurent Gbagbo s'est tenu en Côte d'Ivoire, les autorités ayant refusé de la transférer à la Cour pénale internationale (CPI), qui voudrait la poursuivre pour crimes contre l'humanité. La CPI détient déjà l'ancien président ivoirien, battu dans les urnes par Alassane Ouattara et dont le refus de reconnaître sa défaite aux élections de 2010 avait déclenché une brève guerre civile et l'intervention de l'armée française. Il doit être jugé pour crimes contre l'humanité. Simone Gbagbo a été jugée à Abidjan en compagnie de 82 proches de son mari pour atteinte à la sécurité de l'Etat, xénophobie et pour avoir formé des milices armées qui ont plongé le pays dans une guerre civile de quatre mois. Après plus de neuf heures de délibérations, les six membres du jury ont retenu toutes les charges retenues contre la "dame de fer", dont celles de constitution de bandes armées et d'atteinte à la sécurité de l'Etat, a dit son avocat, Rodrigue Dadjé. Il a précisé avoir cinq jours pour faire appel. "Ce sera fait avant la fin de la semaine", a-t-il dit en précisant que sa cliente s'attendait "plus ou moins" à ce verdict. Lors du procès, qui s'est achevé aux premières heures de mardi, l'avocat général avait réclamé une peine de dix ans de prison. La peine de 20 ans de prison à laquelle Simone Gbagbo a été condamnée a été assortie d'une peine à dix ans de privation de ses droits civiques. Michel Gbagbo, le fils de l'ancien couple présidentiel, a été condamné à cinq ans de prison, a précisé l'avocat. Plusieurs autres anciens responsables ivoiriens se sont vu infliger de lourdes peines, dont l'ancien chef de la Garde présidentielle, le général Dogbo Blé, et l'ancien chef de la marine, l'amiral Vagba Faussigneux, condamnés chacun à 20 ans de réclusion. Pascal Affi N'Guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) créé par Laurent Gbagbo, et considéré comme un candidat potentiel face au président Ouattara pour les élections prévues cette année, a été condamné à 18 mois de prison. Cette peine étant couverte par la durée de la détention préventive, le président du FPI est sorti libre du tribunal, de même que neuf anciens ministres du gouvernement et quatre journalistes qui figuraient parmi les dizaines d'alliés de Laurent Gbagbo arrêtés après les violences de 2011. (Tangi Salaün et Danielle Rouquié pour le service français)