Simone Biles se dit fière de son « black job » après une remarque raciste de Donald Trump
ETATS-UNIS - Un message subtil mais percutant. La double championne olympique par équipe et au concours individuel de gymnastique Simone Biles, a taclé ce vendredi 2 août l’ancien président américain Donald Trump, après sa deuxième victoire aux JO de Paris jeudi soir, au terme d’une belle bataille contre la Brésilienne Rebecca Andrade.
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La gymnaste la plus titrée de l’Histoire, a republié sur X deux photos d’elles avec sa médaille d’or du concours général individuel et son collier iconique de « goat », le surnom que lui donnent ses fans, pour appuyer qu’elle est la meilleure gymnaste de tous les temps. Elle a accompagné ces photos de cette phrase : « I love my black job » qui signifie « J’aime mon travail de Noire ». Une légende sarcastique directement adressée à Donald Trump.
I love my black job 🖤 https://t.co/c5wPc6xOY3
— Simone Biles (@Simone_Biles) August 2, 2024
Le candidat à l’élection présidentielle pour les Républicains avait utilisé cette expression lors du débat contre Joe Biden en juin dernier, pour justifier sa politique migratoire, affirmant que les personnes migrantes prenaient « le travail des Noirs », et le « travail des Hispaniques ». L’ancien président avait été invité durant la Convention de l’Association des journalistes noirs, mercredi 31 juillet, à préciser ses propos et à expliquer ce qu’était pour lui un « black job ».
Des propos racistes
« Un travailleur noir, c’est quelqu’un, n’importe qui qui a un travail » a répondu Donald Trump aux journalistes, ce qui a suscité des grognements dans la salle, rapporte AP. L’expression est raciste puisqu’elle fait une distinction et une hiérarchisation raciale basée sur des stéréotypes, qui renvoient d’ailleurs à la période de ségrégation et des Jim Crow Laws, comme l’explique l’autrice et journaliste Marla Bautista pour USA TODAY. Les critiques dénoncent aussi l’instrumentalisation des personnes noires et hispaniques pour justifier des mesures xénophobes.
Lors de la même convention, le candidat républicain à la présidentielle de novembre s’en est aussi pris à Kamala Harris, toujours avec une rhétorique raciste : « Elle était indienne à fond et tout d’un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire », a-t-il asséné devant des professionnels stupéfaits. Kamala Harris est née d’un père jamaïcain et d’une mère indienne. Elle est la première femme noire et originaire d’Asie du Sud à viser la présidence et la première à avoir été élue vice-présidente.
Pas si étonnant que Simone Biles ait remis en question les propos de Donald Trump avec ironie, elle qui est souvent mise en avant par ses fans afro-américains comme une icône de la « Black Excellence », comme vous pouvez le voir ci-dessous :
Nah this is black excellence right there pic.twitter.com/JRknudkR94
— 4KT WHO YOU HATE (@royal_bobby24) August 2, 2024
L’occasion de mettre en avant des personnalités noires aux États-Unis qui réussissent dans leurs domaines et vont à l’encontre de stéréotypes racistes, dans un pays encore fortement sujet aux discriminations.
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