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Simon Gutman, rescapé de la Shoah et « mémoire d'Auschwitz », est décédé

« Pas d'eau, pas de sanitaire, des poux, une nourriture infecte : ce n'était pas la Tour d'argent », disait-il avec un humour qui lui tenait à cœur pour enfin relater « l'enfer ».
« Pas d'eau, pas de sanitaire, des poux, une nourriture infecte : ce n'était pas la Tour d'argent », disait-il avec un humour qui lui tenait à cœur pour enfin relater « l'enfer ».

Il est l'un des premiers juifs à avoir été déporté de France pour Auschwitz en mars 1942 : Simon Gutman est mort lundi 5 octobre 2020 à l'âge de 97 ans, a appris l'Agence France-Presse mercredi auprès de l'Union des déportés d'Auschwitz (UDA). « Il était la mémoire des choses que nous avons vécues. Et parce qu'il était arrivé dans les premiers, il était aussi la mémoire des choses que nous n'avons pas connues de cet endroit », a déclaré le résistant et survivant d'Auschwitz Raphaël Esrail, président de l'UDA. « Dans notre jargon, il faisait partie des ?petits numéros?, il était tatoué dans les 30 000, je suis dans les 200 000 », se remémore son ami. Simon Gutman a été inhumé mercredi au cimetière de Bagneux, dans les Hauts-de-Seine.

Arrêté à Paris à l'âge de 18 ans et transféré à Drancy, il est dans le premier convoi de 1 112 détenus juifs qui part le 27 mars 1942 de ce camp d'internement de la banlieue parisienne pour la Pologne. Et l'un des 19 qui survivront. À Auschwitz, il est versé dans un kommando (unité de travail forcé) de Birkenau : « Là, les gardes des droits communs allemands, des « assassins », nous faisaient sortir à 3 heures du matin dans le froid et nous aspergeaient d'eau glacée », racontait-il en 2012. « Pas d'eau, pas de sanitaire, des poux, une nourriture infecte : ce n'était pas la Tour d'argent », disait-il avec un humour qui lui tenait à c?ur pour enfin relater « l'enfer », après des années de mutisme, notamment auprès de ses proches.

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