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« Un silence si bruyant » : un documentaire poignant d’Emmanuelle Béart sur l’inceste

« Nous sommes loin d’une société qui entend et protège les victimes », déplore Emmanuelle Béart, dans ce documentaire.  - Credit:HAUT ET COURT / HAUT ET COURT
« Nous sommes loin d’une société qui entend et protège les victimes », déplore Emmanuelle Béart, dans ce documentaire. - Credit:HAUT ET COURT / HAUT ET COURT

Le documentaire s'ouvre sur ces chiffres : 10 % de la population française est victime d'inceste. Une fille sur cinq. Un garçon sur douze. Puis, sur fond d'images d'archives, Emmanuelle Béart raconte : « J'ai onze ans, c'est la nuit j'en suis sûre. Tu déchires mon sommeil comme tu déchires sans bruit aucun ma chemise de nuit. Comme si cet arrêt dans le temps, ce silence polaire te laissait tout l'espace et comme si, déjà, était inscrit que personne ne témoignerait jamais. »

Dans Un silence si bruyant, documentaire poignant d'Emmanuelle Béart, coréalisé avec Anastasia Mikova, l'actrice – incestée de ses 11 à 14 ans – raconte le cataclysme de ce crime et mêle à sa voix celles d'autres qui, comme elle, en ont été victimes. Un récit choral sur l'enfance brisée, la douloureuse libération de la parole et la quête de réparation. « Nous portons tous les mêmes séquelles : ce corps abîmé, cette incapacité à se livrer complètement à l'autre, cette façon de vivre anesthésiée. »

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Il y a Norma, incestée pendant dix ans par son grand-père, qui relate ce crime dans l'exutoire d'un seul-en-scène : « J'avais deux choix, soit me faire rattraper par la torpeur de ce que j'avais vécu, soit la sublimer. » Pascale, qui a subi les assauts de ce père « gentil nounours la journée, violeur la nuit », et travaille à reconstituer ses souvenirs, sortant de l'amnésie traumatique dans laquelle son cerveau l'a plongé [...] Lire la suite