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S'il n'était pas ministre, Seehofer serait allé manifester à Chemnitz

Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer (photo), explique dans un entretien publié jeudi qu'il serait allé manifester à Chemnitz après le meurtre que deux migrants sont soupçonnés d'avoir commis s'il ne faisait pas partie du gouvernement. /Photo prise le 5 août 2018/REUTERS/Joachim Herrmann

BERLIN (Reuters) - Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, explique dans un entretien publié jeudi qu'il serait allé manifester à Chemnitz après le meurtre que deux migrants sont soupçonnés d'avoir commis s'il ne faisait pas partie du gouvernement.

Des militants d'extrême droite, qui ont fait le salut nazi, ont affronté les forces de l'ordre et ont pourchassé des étrangers dans cette ville de l'est de l'Allemagne, le 26 août, après l'arrestation d'un Syrien et d'un Irakien.

"Les gens sont énervés et outrés à cause de ces homicides et je le comprends", dit Horst Seehofer dans cet entretien accordé au Rheinische Post. "Si je n'avais pas été ministre, je serais descendu dans la rue en tant que citoyen, mais, bien sûr, pas avec les radicaux (...) Je comprends que les gens protestent, mais cela ne fait pas d’eux des nazis", ajoute-t-il, au risque d'aggraver les tensions gouvernementales liées à l'immigration.

Le ministre de l'Intérieur, qui est également chef de file de l’Union sociale chrétienne (CSU), alliée bavaroise de l'Union démocrate chrétienne d'Angela Merkel, se montre de plus en plus ferme sur ce point à l'approche des élections régionales d'octobre.

Horst Seehofer avait déjà suscité l'indignation d'une partie de la classe politique et de l'opinion en affirmant mercredi que l'immigration était "la cause de tous les problèmes".

Interrogée jeudi sur ces propos par la chaîne RTL, la chancelière a répondu: "Je le dis différemment. L'immigration nous met face à des défis et nous avons des problèmes, mais aussi des succès."

Lars Klingbeil, secrétaire général du Parti social démocrates (SPD) qui fait partie de la Grande coalition au pouvoir, les a condamnés plus fermement.

"Quand je regarde cette image, je me demande si je ne vois pas le père de beaucoup de problèmes", écrit-il dans un tweet illustré d'un portrait du ministre de l'Intérieur. "Je suis lassé de ce genre d'absurdités populistes de droite", ajoute-t-il.

(Joseph Nasr et Andreas Rinke, Jean-Philippe Lefief pour le service français)