“Signaux d’alarme au rouge” pour les admissions dans les universités canadiennes
Les étudiants étrangers, qui ont longtemps eu le vent dans les voiles au Canada, déchantent sérieusement cette année. La pression qu’ils exercent sur les logements disponibles et sur le système de santé du pays ont contraint les autorités à agir. Ottawa a décidé en janvier de limiter le nombre de permis d’étude et de diminuer le temps autorisé à travailler ; et le Québec va légiférer pour réduire leur nombre dans les établissements d’enseignement de la province.
Résultat, indique le Toronto Star : “Les universités canadiennes devraient voir leurs inscriptions d’étudiants internationaux chuter d’au moins 45 % par rapport à l’année dernière, une baisse plus drastique que la réduction de 35 % prévue [sur deux ans par Ottawa].” Au point que leur représentant, Universités Canada, se questionne sur X sur l’avenir de l’enseignement supérieur du pays.
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En ce début de trimestre, « on observe une baisse significative des inscriptions 📉 en raison du plafond de permis d’études et des modifications apportées au Programme des étudiants étrangers », a déclaré Julia Scott lors d’un entretien avec…— Universities Canada | Universités Canada (@univcan) September 9, 2024
“Coup brutal” pour le pays
Le président d’Universités Canada, qui regroupe 97 universités, Gabriel Miller, est très inquiet : “Le système ne tient qu’à un fil. S’il subit un autre coup dans les prochaines semaines, cela pourrait être fatal.” Le Toronto Star signale que les universités ont admis de plus en plus d’étudiants étrangers, au point qu’ils étaient 255 184 l’an dernier, “représentant environ un quart de tous les titulaires de permis d’études dans le pays”.
L’association Collèges et instituts Canada affirme que les collèges ont déjà constaté une baisse significative des candidatures en provenance de l’étranger. “Les signaux d’alarme sont au rouge”, confie au Globe and Mail son président, Michael McDonald. Selon lui, “la capacité du Canada à attirer des jeunes talents qui viendront étudier ici et contribueront ensuite à stimuler notre économie encaisse un coup brutal”.
Des étudiants protestent
Depuis New Delhi, The Wire rapporte que des étudiants internationaux indiens “craignant d’être expulsés et inquiets pour leur avenir” au Canada ont commencé à manifester à la fin d’août dans les provinces de l’Ontario, du Manitoba et de l’Île-du-Prince-Édouard. Le site indien d’information ajoute que certains de ces étudiants “ont déménagé aux États-Unis ou ont demandé le statut de réfugié au Canada”.
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