"Un signal" aux Occidentaux: la Russie justifie son changement de doctrine nucléaire
Le Kremlin a déclaré ce jeudi 26 septembre que le changement de doctrine russe concernant le recours à l'arme nucléaire, annoncé la veille par Vladimir Poutine, devait être considéré comme un "signal" pour les Occidentaux, avec qui les tensions sont au plus haut depuis l'offensive en Ukraine en février 2022.
Le président russe Vladimir Poutine a prévenu mercredi que son pays pourrait utiliser l'arme nucléaire en cas de "lancement massif" d'attaques aériennes et que tout assaut mené par un pays non-nucléaire mais soutenu par une puissance disposant de l'arme atomique pourrait être considéré comme une agression "conjointe".
Cela intervient au moment où l'Ukraine tente de convaincre ses alliés de la laisser utiliser des missiles de longue portée contre le territoire russe, une perspective qui a déjà conduit des responsables russes à menacer l'Occident de frappes nucléaires.
Le changement "doit être considéré comme un signal spécifique", a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes. "C'est un signal qui met en garde ces pays contre les conséquences d'une participation à une attaque contre notre pays avec divers moyens, pas nécessairement nucléaires", a-t-il ajouté.
Protéger la Russie "en cas d'agression"
Mercredi, Vladimir Poutine avait lui justifié ce potentiel recours à l'arme nucléaire par "l'émergence de nouvelles sources de menaces et de risques militaires pour la Russie et ses alliés". Le président russe a fait cette annonce durant une réunion du Conseil de sécurité sur la dissuasion nucléaire retransmise à la télévision, qui ne sont habituellement pas publiques. L'adoption de cette nouvelle doctrine n'a pas été encore formalisée.
Selon Vladimir Poutine, la Russie pourrait envisager un recours à l'arme nucléaire "si nous recevons des informations fiables sur le lancement massif de moyens d'attaque aérospatiaux et leur franchissement de la frontière de notre État", a-t-il mis en garde. Vladimir Poutine a souligné que cela comprenait notamment l'aviation "stratégique et tactique", les missiles ou même les drones.
"Nous nous réservons le droit d'utiliser des armes nucléaires en cas d'agression contre la Russie ou la Biélorussie", son très proche allié, a ajouté le président russe.
Dmitri Peskov a en revanche affirmé que la réunion de mercredi ne portait pas sur l'expansion de l'arsenal nucléaire russe. "Non, il n'y a eu aucune mention de tels plans", a-t-il déclaré.
Un comportement jugé "irresponsable et inacceptable"
En réponse à la Russie, l'Union européenne a rejeté ce jeudi "avec force" les nouvelles menaces nucléaires russes, dénonçant le comportement "irresponsable et inacceptable" du président russe Vladimir Poutine.
"Ce n'est pas la première fois que (Vladimir) Poutine joue avec son arsenal nucléaire. Il ne s'agit donc que de la poursuite du comportement irresponsable et inacceptable" du président russe, a déclaré Peter Stano, porte-parole du service diplomatique de l'UE.