Sierra Leone: Environ 600 disparus après le glissement de terrain

FREETOWN (Reuters) - Soldats et volontaires poursuivaient jeudi leurs recherches pour retrouver les corps des centaines de personnes disparues dans un glissement de terrain qui a emporté lundi un faubourg de Freetown, la capitale de la Sierra Leone. Equipés de pelles et de pioches, les secouristes pensent qu'environ 600 corps sont encore ensevelis. Pour l'instant, près de 400 corps ont été retrouvés. Les pluies diluviennes compliquent les opérations de secours, rendant les recherches dangereuses. L'aide humanitaire sur place a prévenu que les corps prisonniers de la boue pouvaient contaminer les sources d'eau et par conséquent déclencher des épidémies. "La topographie rend l'accès difficile à la zone, mais en tant que militaire, nous continuons à progresser", a déclaré le colonel Abou Bakar Bah, qui dirige une équipe de recherches près de la localité de Regent, où un versant de la colline s'est effondré. Des entreprises du bâtiment ont prêté des pelleteuses aux secours mais beaucoup de volontaires creusent avec des équipements de jardinage, raconte Abou Bakar Tarawallie, un porte-parole de la Croix-Rouge. "Nous craignons qu'il n'y ait plus de survivants (...) Hier, toutes les personnes retrouvées étaient mortes", déplore-t-il. La morgue centrale de la ville est bondée et les cadavres sont entreposés par terre. Les autorités sierra-léonaises prévoyaient d'inhumer 300 corps jeudi, dans un cimetière en dehors de Freetown qui a servi pendant l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola entre 2014 et 2016. La vétusté des infrastructures, due aux faibles investissements en matière de logement, explique l'ampleur de la catastrophe, selon Amnesty International. "Même si les inondations sont des phénomènes naturels, l'ampleur de la catastrophe humanitaire à Freetown est, malheureusement, en grande partie due à l'homme", estime Makmid Kamara, directeur par intérim d'Amnesty International Nigeria. Des dizaines d'habitations ont été balayées au passage de la gigantesque coulée de boue dans un bidonville où de nombreux bâtiments avaient été construits sans permis. (Christo Johnson, Arthur Connan pour le service français, édité par Tangi Salaün)