Siemens Gamesa pourrait supprimer 6.000 emplois

BERLIN (Reuters) - Siemens Gamesa a annoncé lundi qu'il comptait supprimer jusqu'à 6.000 emplois dans le monde entier, soit plus de 20% de ses 26.000 postes, anticipant une chute de ses ventes pouvant atteindre 20% en 2018.

Les fabricants de turbines d'éoliennes sont exposés à une concurrence croissante qui met la pression sur les prix de vente et sur la valorisation des stocks, une contexte favorable à un mouvement de consolidation.

Le coentreprise basée en Espagne, qui a réduit par deux fois ces derniers mois ses objectifs de résultats, ne comptait jusqu'alors supprimer que 700 emplois.

Mais à présent Siemens Gamesa anticipe un chiffre d'affaires en baisse à 9-9,6 milliards d'euros cette année contre 11 milliards environ sur l'exercice fiscal 2017, montant qui représenterait une hausse de 5%.

Le bénéfice d'exploitation a baissé de près de 20% à 774 millions d'euros sur l'exercice fiscal 2017 clos le 30 septembre. Il a chuté de près des deux tiers à 192 millions d'euros sur une période de six mois depuis avril.

"Notre performance financière n'est pas encore au niveau que nous souhaitons", a dit le directeur général Markus Tacke.

Siemens a fusionné sa division éolienne avec celle du concurrent Gamesa cette année après que l'allemand Nordex eut racheté la filiale turbines de l'espagnol Acciona et que General Electric eut acquis le pôle énergétique d'Alstom.

"Nous pensons que les mesures de restructuration prévues chez Siemens Gamesa s'imposent parce que le marché et l'environnement règlementaire changent en profondeur", a dit un porte-parole de Siemens.

Siemens Gamesa avait annoncé le mois dernier une réorganisation en profondeur de son conseil d'administration à la suite d'une information de Reuters selon laquelle des actionnaires s'interrogeaient sur la façon qu'avait Siemens de gérer sa coentreprise espagnole.

(Andreas Cremer et Alexander Hübner, Wilfrid Exbrayat pour le service français)