Shimabuku, pieuvres à l’appui

Au Crédac d’Ivry-sur-Seine, l’artiste japonais féru de céphalopodes présente une série d’installations faites de matériaux récupérés auxquels il redonne vie.

C’est une exposition d’œuvres modestes, nées d’idées simples et d’un cœur si tendre que, paradoxalement, rien ne semble pouvoir le fendre, tant il est accroché aux idéaux et à l’esthétique qui le font battre depuis la fin des années 90. Depuis cette époque, qui paraît si lointaine, où, en panne de ventes, en crise, l’art (et son marché) s’allège de marchandises et se passe de produire de nouveaux objets, de nouveaux de tableaux au profit d’expériences et de rencontres. Pour faire œuvre de constats un peu bêtas, Shimabuku se contente de son être-là, là où il se tient et où on l’invite, du contexte, des gens et des bêtes qui l’entourent. «Pour les pieuvres, les singes et les hommes», le titre de la rétrospective partielle qu’il présente au Crédac, à Ivry-sur-Seine, prend ainsi d’emblée la forme d’une adresse : l’art prend en compte, et au sérieux, ses innombrables destinataires, nous et les autres, le reste du monde, la faune (voire la flore) qui en constitue (en constituait) la plus grande part. Autant de considérations qui influent sur la forme et la taille des pièces de Shimabuku : sans grandiloquence ni bluff, sans justifications ni protocoles amphigouriques (on comprend tout), sans effets de manche ni débauches de moyens (l’artiste est une star que le Crédac peut se payer), le Japonais, né en 1969, livre des œuvres aux dimensions inversement proportionnelles à leur impact.

Bassine. Ça tient la marée, et la durée. En effet, contrairement à ces comparses de «Stazione Utopia» (expo manifeste organisée par Hans-Ulrich Obrist à la Biennale de Venise, en 2003, où il figure avec Pierre Huyghe, Philippe Parreno et d’autres qui mettent en scène une interaction avec le vivant), Shimabuku n’a pas enrichi ses moyens. Il se permet ainsi de faire œuvre de ce phénomène qui aura peut-être déjà sidéré n’importe quel cuistot (...)

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