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Shell vend l'essentiel de ses sables bitumineux canadiens

LONDRES (Reuters) - Royal Dutch Shell a annoncé jeudi la vente de la plus grande partie de ses actifs dans les sables bitumineux au Canada pour 8,5 milliards de dollars (8,1 milliards d'euros), devenant ainsi la dernière grande compagnie pétrolière en date à se retirer de type de projet, à la fois très coûteux à développer et parmi les plus polluants du secteur.

Le géant anglo-néerlandais est engagé dans un programme de cessions d'actifs de quelque 30 milliards de dollars, mis en oeuvre pour réduire son endettement depuis l'acquisition de BG l'an dernier pour 54 milliards de dollars.

Shell est également sous la pression des investisseurs pour atténuer les risques que font peser ses activités sur le changement climatique.

Le groupe a ainsi également dit que 10% des bonus de ses dirigeants seront désormais liés à la gestion des émissions de gaz à effet de serre dans le raffinage, la chimie et l'aval (exploration & production).

Les analystes ont salué les annonces de Shell qui, dans le détail, prévoient la cession de l'essentiel de ses intérêts dans les sols bitumeux canadiens à Canadian Natural et une forte réduction de la part du groupe, de 60% à 10%, dans l'Athabasca Oil Sands Project (AOSP), située dans la province canadienne de l'Alberta.

"Ce désinvestissement significatif devrait contribuer à la diminution de l'endettement de Shell en 2017 et apaiser les craintes au sujet du dividende", a estimé Biraj Borkhataria, analyste chez RBC Capital Markets.

L'accord conclu par Shell avec Canadian Naturel prévoit aussi l'acquisition conjointe par les deux entreprises de Marathon Oil Canada, filiale du pétrolier américain Marathon Oil pour 2,5 milliards de dollars en cash au total.

En tenant compte de cette acquisition, l'accord annoncé ce jeudi par Shell lui permet donc de lever 7,25 milliards de dollars, ce qui porte à 20 milliards le total des actifs cédés à ce stade. Le groupe entend atteindre son objectif de 30 milliards d'ici la fin de l'année prochaine.

D'autres grands noms du pétrole, comme Exxon Mobil, Conoco Philips ou encore Statoil ont récemment déprecié ou cédé leurs actifs dans les sables bitumineux canadiens.

Vers 10h30 GMT, le titre Shell cédait 2,58% à la Bourse de Londres, reculant de pair avec l'ensemble du secteur (-2,31%) dans un contexte de chute de quelque 1,5% des cours du brut, ces derniers ayant déjà plongé de 5% mercredi.

(Karolin Schaps, Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)