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Shell se lance dans le pétrole de schiste en Chine

par Chen Aizhu

SINGAPOUR (Reuters) - Royal Dutch Shell a conclu un partenariat, annoncé lundi, avec la compagnie publique chinoise Sinopec par lequel le groupe anglo-néerlandais va participer aux efforts balbutiants de la Chine pour exploiter ses ressources, potentiellement immenses, en pétrole de schiste.

Shell devient ainsi l'un des rares grands groupes pétroliers internationaux à s'aventurer dans le secteur du pétrole de schiste en Chine.

Il a confirmé lundi un accord annoncé auparavant par Sinopec sur une collaboration en vue d'examiner le site de Dongying dans la province orientale de Shandong. Les deux groupes n'ont fourni aucune autre précision.

La Chine a déjà franchi les premières étapes lui permettant d'exploiter ses vastes ressources en gaz de schiste, qui ont contribué l'an dernier à hauteur de 6% à sa production totale de gaz. L'exploitation de ses réserves en pétrole de schiste en est à un stade encore plus précoce en raison, selon les experts, d'une géologie défavorable et de coûts de développement élevés.

Après plusieurs années d'efforts, le pétrole de schiste représente toujours moins de 1% de la production totale de brut de la Chine, dit Angus Rodger, directeur de recherche dans les activités "amont" pour la région Asie-Pacifique chez Wood Mackenzie.

"Le pétrole de schiste chinois a une très faible perméabilité, ce qui signifie une production par puits très faible rendant difficile de parvenir à une viabilité sur le plan économique", a dit de manière anonyme un responsable du secteur des hydrocarbures au sein du ministère chinois des Ressources naturelles.

L'essentiel des ressources chinoises en pétrole de schiste se situent dans l'est du pays, comme les bassins de Songliao et de Bohai Rim, où se trouve le site de Dongying. Les bassins d'Ordos et de Junggar, dans le nord de la Chine, pourraient aussi abriter d'importantes réserves, pensent les experts.

Les réserves en gaz de schiste sont en revanche concentrées dans la province du Sichuan, dans le centre du pays, où Total collabore avec Sinopec. Le groupe français envisage de se lancer aussi à l'avenir dans le pétrole non conventionnel en Chine.

Shell a en revanche renoncé à ses activités d'exploitation de gaz de schiste dans le Sichuan après avoir investi au moins un milliard de dollars sans obtenir de résultats satisfaisants.

(Bertrand Boucey pour le service français, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)