Shein, Zara, Temu… 5 chiffres inquiétants sur la fast fashion
Officiellement apparue dans les années 1990 avec des enseignes comme Zara, H&M et Primark, la fast fashion est désormais représentée par les plateformes chinoises Shein et Temu. La surproduction textile imposée par ces enseignes a évidemment un impact social et environnemental.
300 000. Le chiffre fait froid dans le dos. Portée par Zara et H&M dans les années 90 et 2000 et maintenant par le rouleau compresseur chinois à deux têtes Shein et Temu, la fast fashion aurait détruit près de 300 000 emplois dans l’industrie textile française depuis 1990 soit les trois quarts des emplois du secteur, estime dans un rapport publié mercredi 27 novembre l’ONG Les Amis de la Terre. Inflation oblige, les Français sont nombreux à privilégier l'entrée de gamme pour leurs achats de textile et chaussures. Problème : la durée de vie des vêtements a été divisée par deux depuis vingt ans. Ce constat est bien sûr la conséquence de l’émergence de la mode jetable.
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Face à cette situation qui fragilise les entreprises françaises, l’ONG appelle les décideurs à "adopter une législation véritablement contraignante" afin de "réguler les acteurs de la fast fashion qui génèrent des profits sur le dos des droits humains et des écosystèmes". Les difficultés récentes d’ex-géants français de l’habillement comme Pimkie, Camaïeu, Go Sport et plein d’autres ne font que confirmer cette injonction.
22. En 2024, presque un quart des colis gérés par la Poste sont issus des sites Shein et Temu. Questionné lors d'une audition fin octobre devant la commission des affaires économiques du Sénat, le directeur de la Poste, Philippe Wahl, a confirmé la puissance de ces deux mastodontes chinois qui représentent désormais 22% des paquets. "C’était moins de 5 % il y a cinq ans", a précisé Philippe Wahl, "et 1 % de plus qu’Amazon qui est le premier client, mais aussi le premier concurrent de La Poste". Le patron de l’entreprise a ajouté que le poids des deux géants chinois était beaucoup plus important en France qu’ailleurs en Europe.
18,4 millions. Comme un symbole. Il y a quelques jours, Temu est officiellement passé devant Vinted au classement des sites les plus visités par les Français. Le roi de la fast fashion a attiré en moyenne 18,4 millions de visiteurs uniques mensuels sur la période, soit 28,7% de la population française, pour se hisser à la quatrième place. De son côté, la plateforme de seconde main Vinted affiche 17,3 millions de visiteurs mensuels.
7 200. Pour attirer leurs clients - souvent jeunes -, Temu et Shein misent sur des prix défiant toute concurrence et surtout une offre pléthorique. Ainsi, Shein proposerait en moyenne pas moins de 7 200 nouvelles références par jour, soit 900 fois plus qu’une marque française traditionnelle selon un rapport de juin 2023 des Amis de la Terre. "En prenant en compte la durée de vie moyenne de 65 jours d’un modèle sur le site de l’enseigne chinoise, on peut estimer que ce sont plus de 470 000 modèles qui sont disponibles en temps réel", souligne l’ONG. À titre de comparaison, H&M, pilier de la fast fashion contemporaine, n’a "que" 25 000 références disponibles en temps réel en moyenne.
1,2 milliard. Dire que la fast fashion a révolutionné le monde de la mode au prix d'un lourd bilan social et environnemental est un euphémisme. Selon Greenpeace, l’empreinte carbone de l’industrie textile est estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2, cela représente environ "2% des émissions de gaz à effet de serre mondiales". SI les tendances actuelles se confirment au cours des vingt-cinq prochaines années, cette part "atteindra 26 % en 2050".