Sharon Smith dans l’effervescence des nuits new-yorkaises des années 1980
De 1980 à 1989, Sharon Smith a vécu la nuit, dormant jusqu’à douze d’affilée la journée pour récupérer.
Armée de son Polaroid SX-70, elle a saisi “dans toute leur gloire effervescente” anonymes et célébrités venus danser jusqu’au matin dans des clubs new-yorkais aujourd’hui mythiques, résume le quotidien britannique The Guardian, dans son élogieuse recension de Camera Girl (Idea Books), le livre que la photographe, 73 ans aujourd’hui, vient de faire paraître.
Au Ritz en 1980, image extraite du livre Camera Girl, de Sharon Smith.
Au New York, New York, en 1981, image extraite du livre Camera Girl, de Sharon Smith.
Son terrain de jeu ? Le Studio 54, l’Area, le Roseland Ballroom, le Roxy, le Red Parrot, le Palladium, le New York New York, le 4D, le Mars, “et plus spécialement le Ritz, un club de l’East Village devenu le cœur de la scène new wave”, note le Guardian.
Debbie Harry au Ritz en 1980, image extraite du livre Camera Girl, de Sharon Smith.
Au quotidien américain The New York Times, Sharon Smith raconte comment elle s’est installée dans le paysage et s’est créé un personnage.
“J’ai décidé de m’appeler Rose. Je portais des robes noires moulantes et des escarpins, comme si j’étais une photographe d’un film des années 1940. C’est devenu mon rôle.”
Portant des mitaines en dentelle, elle a fait partie de la faune nocturne, passant toutes les nuits de lieu en lieu pour saisir les plus extravagants des fêtards.
Des portraits qu’elle vend 3 puis 5 dollars pièce.
Iggy Pop au Ritz en 1980, image extraite du livre Camera Girl, de Sharon Smith.
Au Ritz en 1980, image extraite du livre Camera Girl, de Sharon Smith.
Car, rappelle The Guardian, à l’époque on ne payait pas pour entrer dans les boîtes à la mode. On passait le “cordon rouge” parce qu’on avait une allure à nulle autre pareille.
“Les tenues qui permettaient aux gens d’entrer étaient brillantes, folles et électriques. Rien à voir avec les looks des années 1980 à épaulettes et cols pelle à tarte qui connaissent actuellement une renaissance”, grince le quotidien britannique.