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Shafqat Hussain, symbole de la dérive de la justice pakistanaise

Une photo de Shafqat Hussain, montrée par sa mère en mars.

Le jeune homme a été pendu ce mardi, condamné à mort sur la base d'aveux qui auraient été extorqués sous la torture, et alors qu'il était mineur.

Shafqat Hussain a été pendu à l’aube, ce mardi, à Karachi, pour un crime qu’il a toujours nié. Depuis la reprise des exécutions, décidée le lendemain du massacre de 130 enfants dans une école de Peshawar par les talibans en décembre, Islamabad a envoyé à la mort près de 200 prisonniers au nom de la loi antiterroriste, qu’ils aient ou non un lien avec des affaires de terrorisme. Le Pakistan est le pays qui condamne le plus à mort dans le monde, mais il ne passait presque plus à l’acte depuis le moratoire de 2008.

Issu d’une famille pauvre du Cachemire, Shafqat Hussain aura passé onze ans dans les couloirs de la mort. Depuis décembre, il avait échappé quatre fois à la pendaison grâce à un sursis présidentiel, les autorités pakistanaises acceptant d’enquêter sur son âge au moment des faits – les traités internationaux signés par Islamabad lui interdisant notamment d’exécuter des personnes reconnues coupables de crimes avant leurs 18 ans. Le jeune homme avait été condamné à mort en 2004 par un tribunal antiterroriste de la province du Sind, pour l’enlèvement et l’homicide involontaire d’un enfant de 7 ans. Il affirme avoir été battu et avoir reçu des décharges électriques pour lui extorquer des aveux alors qu’il n’avait que 14 ans. Les autorités ont finalement conclu qu’il était majeur à l’époque, ignorant le certificat de naissance fourni par ses avocats, et ont procédé à son exécution malgré les protestations.

Dans un communiqué titré «Un jour profondément triste pour le Pakistan»,Amnesty International affirme que «le gouvernement a fait preuve d’une indifférence impitoyable non seulement envers la vie humaine, mais aussi le droit international», en condamnant «un homme dont l’âge est contesté et dont la condamnation repose sur l’usage de la torture». Shafqat Hussain était devenu emblématique des limites de la (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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