SF et système D : l’apocalypse selon « Vesper Chronicles »

Raffiella Chapman, héroïne de lendemains qui déchantent dans Vesper Chronicles  - Credit:Condor
Raffiella Chapman, héroïne de lendemains qui déchantent dans Vesper Chronicles - Credit:Condor

Vesper Chronicles… Les Chroniques de Vesper. Méfiance… On soupçonne a priori une énième adaptation d'un roman dystopique estampillé « young adult », à la Divergente ou Hunger Games. Un produit coupé au carré pour rentrer bien sagement dans les cases de sa cible marketing présumée : un lectorat prêt à consommer les yeux fermés la migration sur grand écran des exploits d'une sempiternelle héroïne jeune et rebelle contre un État oppresseur. Entre ici, clone de Katniss Everdeen ! Eh bien, non, raté !

Signé par la Lituanienne Kristina Buozyte et le Français Bruno Samper (également couple à la ville), ce premier long-métrage à deux fabriqué pour (presque) pas un sou repose sur un scénario 100 % original, coécrit par les réalisateurs avec Brian Clark. Le résultat laisse pantois devant la beauté froide, la richesse et la singularité de l'univers déployé, notamment grâce au travail du chef opérateur lituanien Feliksas Abrukauskas. Le tout pour une enveloppe malingre de 5 millions de dollars. Mais comment ont-ils fait ?

Une « biohackeuse »

Tourné en Lituanie (et en anglais, avec un casting anglo-saxon et des figurants locaux), Vesper Chronicles parle de la fin du monde. Le nôtre, bien sûr, décimé par l'effondrement futur des écosystèmes. La planète a rendu les armes et l'humanité, l'âme ou presque. Sur de vastes étendues de forêts décharnées aux sols exsangues, noirs et boueux, des plantes invasives et autres micro-organismes mutants ont poussé sur les ruines végétales [...] Lire la suite