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Le “sexisme pur” du baiser forcé d’un ministre croate à son homologue allemande

Photo JOHN MACDOUGALL/AFP

Du “sexisme pur”. Voilà comment Die Tageszeitung qualifie l’incident, filmé la semaine dernière en marge d’une rencontre européenne organisée à Berlin.

Alors que les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères de l’UE s’apprêtaient à prendre une photo commune, Gordan Grlic Radman, ministre des Affaires étrangères croate, a pris la main de son homologue allemande, s’est penché pour l’embrasser – visiblement sans son consentement. Annalena Baerbock a alors tourné rapidement la tête sur le côté, avant de sourire de manière gênée.

La ministre écologiste n’a pas commenté ce “bisou-gate”, comme l’appelle le journal berlinois. Mais l’affaire a fait réagir le titre, qui dénonce une “agression” contre la ministre.

“Depuis le scandale du baiser forcé lors de la Coupe du monde féminine de football de cet été, tout le monde devrait savoir qu’il vaut mieux ne pas embrasser une femme (ou un homme) sans lui demander l’autorisation”, commente-t-il.

Le ministre des Affaires étrangères croate est pourtant passé outre. Et ses excuses aussi “lapidaires qu’hypocrites” selon lesquelles il s’agissait seulement de “relations sociales cordiales entre collègues” ne changent rien au côté déplacé de son geste.

“Une dimension politique”

Orienté à gauche, le quotidien de la capitale considère que l’affaire est d’autant plus grave qu’elle a une “dimension politique” indéniable, à une époque où “l’antiféminisme se renforce et se propage dans le monde entier”.

Il reconnaît que dans certains pays, comme en France ou en Italie, il est relativement courant de s’embrasser pour se saluer. Mais cette coutume reste réservée au cadre privé. Elle ne s’applique généralement pas aux dirigeants politiques. Et encore moins aux dirigeants allemands.

Gordan Grlic Radman peut difficilement jouer les innocents, conclut la Tageszeitung. Le scandale du “bisou-gate” montre “une fois de plus avec quelle légèreté les hommes – surtout ceux qui occupent des postes élevés – font fi des règles lorsqu’une femme est impliquée”.

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